La dirigeante d’Alstom Transport Maroc, Madame Thi-Mai Tran a rencontré le maire de Tanger. Paris et la BEI proposent des financements. Le projet est en discussion depuis fin 2014. Tanger dénombre 1,1 million d’habitants et s’étend aujourd’hui sur plus de 200 km². Le tramway pour réduire la pollution et améliorer la circulation routière.
Madame Thi-Mai Tran est la femme à l’origine de la livraison des wagons du tramway de Casablanca. Aujourd’hui, le réseau est de 31 km, avec 2 km d’extension prévue pour la première ligne et 15 km pour la seconde, dont les travaux ont été lancés en janvier 2016.
Rabat-Salé (18 km pour deux lignes) a été fourni par Alstom Maroc, par ailleurs important fournisseur de matériel roulant pour l’ONCF. Dernier contrat en date: la livraison de 50 rames de tram pour 100 millions d’euros. Les 50 rames seront affectées à la deuxième ligne du réseau de Casablanca, en 2018.
Cette dernière acquisition est financée à 65% par des fonds publics français (subventions et crédits) et à 35% par des fonds publics marocains, a-t-il été annoncé la semaine dernière, une information qui n’est pas passée inaperçue à Tanger.
La première réunion publique consacrée au sujet s’était tenue en décembre 2014 à l’hôtel Ramada en présence de cadres d’Alstom, de la SNCF, de Transdev, du maire de Tanger et d’élus de la région Paris-Ile-de-France.
A l’époque, la direction d’Alstom Transport Maroc indiquait que « dans 10 ans, Tanger, Marrakech et Fès auront leur tramway ». On s’en rapproche.
Tanger devrait être dotée d’un réseau de deux lignes pour un total de 25 à 30 km selon les informations de Médias 24. Le projet est estimé à 8,4 MMDH. Pour mémoire, la première ligne du tram de Casablanca a coûté 5,9 MMDH pour les travaux, aménagements, signalisation et matériel roulant.
Début 2015, la commune de Tanger, la wilaya et l’Agence du Nord annonçaient la création d’une SDL, Société de Développement Local, au capital de 8,4 MDH.
Quelques mois plus tard, les études étaient lancées par Wahlstrom. Le maire PAM Fouad El Omari indiquait que ces études étaient « offertes » par la société d’ingénierie. C’est Systra, filiale de la SNCF française, qui avait mené les études pour le tram de Casablanca.
L’idée de base est de faire partir le tramway de la zone offshore près de la gare de TGV. De là, une ligne partirait vers Moghogha et Béni Makada; une seconde traverserait la ville par le boulevard Moulay Ismaïl, pour atteindre notamment les quartiers Hassani et la cité sportive, les zones industrielles de Gzénaya et la TFZ, en passant au sud de Béni Makada, Souani et de la zone universitaire.
Selon le maire de Tanger Bachir Abdellaoui, « Mme Tran a été reçue en compagnie de la consule générale de France Mme Muriel Sorel. Le projet a un grand intérêt pour Tanger », indique-t-il à Médias 24.
Alstom Transport Maroc a officiellement invité le maire et des membres de son équipe municipale à se rendre à La Rochelle (Sud-ouest) pour visiter les ateliers de montage des voitures de tramway.
Alstom a d’importants intérêts au Maroc et remporte tous les grands contrats de transport depuis 10 ans. Il s’agit principalement des réseaux de tram de Casablanca et Rabat, mais aussi de contrats ferroviaires.
La domination d’Alstom sur le marché marocain est si forte qu’elle a découragé le Canadien Bombardier à remplacer sa représentation par un véritable bureau dédié. Alstom est également très présente dans les infrastructures d’énergie.
Bolloré indifférent, Transdev y pense
De même, le groupe Bolloré, qui développe des solutions de transport urbain économiques et plus écologiques qu’Alstom, notamment le Bluetram, ne tente guère de pénétrer le marché marocain.
En revanche, Médias 24 a pu apprendre que la filiale transport de la SNCF, Transdev, réfléchit à une approche du marché marocain.
Après Casablanca, Rabat et Tanger, des villes comme Marrakech, Fès ou Agadir restent à équiper au cours des prochaines années. A Marrakech, comme à Tanger, seul un réseau de tramway semble aujourd’hui capable de lutter contre l’augmentation du trafic automobile urbain et la pollution et d’améliorer la sécurité routière en périmètre urbain.
M. Abdellaoui a précisé à Médias 24 que la visite de la patronne d’Alstom a précédé de peu la visite d’une équipe de la BEI, Banque Européenne d’Investissement, à la commune de Tanger. « Celle-ci s’est montrée très disposée à étudier toute demande de financement de projet d’infrastructure à Tanger », a indiqué M. Abdellaoui à Médias 24. Interrogé ce jeudi pour savoir si le tramway se fera à Tanger, Bachir Abdellaoui a répondu: «Nous en avons besoin».
Médias 24