Placé sous le Haut Patronnage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la 17e édition de Tanjazz, dédiée aux femmes, se déroulera du 22 au 25 septembre à Tanger, principalement au Palais des Institutions Italiennes.

Pendant longtemps les dames du Jazz étaient des chanteuses. Pas question de s’en plaindre, cela nous a valu les Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan, et surtout Billie Holiday.
Mais en dehors du piano où l’on tolérait qu’elles s’assoient, les autres instruments étaient chasse gardée des hommes.
Un processus de double ségrégation rendrait compte de cette situation. Ségrégation horizontale d’abord, aux termes de laquelle certains métiers seraient considérés comme des “métiers de femmes” et d’autres non ; mais ségrégation verticale aussi, connue sous l’expression de “plafond de verre”, désignant la barrière invisible à laquelle se heurte la progression de la carrière des femmes.
Le constat de cette double ségrégation est d’autant plus surprenant que le monde du jazz est réputé atypique et porté par un esprit de liberté laissant peu d’espace aux discriminations et aux stéréotypes. Mais entrer, et surtout demeurer, dans ce monde, passer du statut d’amateur à celui de professionnel requiert de la persé- vérance. Une dizaine d’années en moyenne sépare le temps des premières appari- tions publiques de celui la reconnaissance. Rares sont les femmes qui parviennent jusque-là.
Comme l’avoue un musicien, « elles ont intérêt à être super-compétentes ». Ce qu’elles vous prouveront aisément à Tanjazz du 22 au 25 Septembre. Déclare Philippe Lorin, le Fondateur de Tanjazz.

C’est une édition féministe et glamour qui se profile sous le titre « Les Femmes du Jazz », le festival fête le jazz au féminin. Des USA et d’Europe, mais également du Brésil ou de Syrie, venues des quatre coins du monde, elles sont non seulement vocalistes mais s’approprient aussi avec talent des instruments habituellement « réservés » aux hommes comme la batterie, la trompette, le trombone ou la contrebasse !

D’Andrea Motis, trompettiste et chanteuse révélée par Quincy Jones au festival de Barcelone jusqu’aux Swinging Ladies, quintet de haute tenue « 100% girly » formé par la contrebassiste allemande Lindy Huppertsberg, elles nous saisissent…

De Nina Van Horn, meneuse de meute blues rock et Award of The Best Women Stage Performance, à Nina Attal, guitare héroïne frenchie de 22 ans, ou Ada Montellanico, voix originale et raffinée de la scène jazz italienne, elles nous transportent…

De la batteuse Terry Line, drumeuse vedette des Wayne Shorter, Herbie Hancock ou Al Jarreau qui s’est entourée d’une pléiade de musiciennes de premier plan, au trio afro-brésilien de la pianiste belge Anne Wolf, elles ne nous lâchent pas…

De la flûtiste syrienne Naïssam Jalal en quintet avec Rythms of Resistance à la pianiste turque, artiste classique convertie à Michael Jackson ou Kurt Cobain… Libres et nomades, elles nous font voyager hors des clichés et des sentiers battus.

Seul festival soutenu depuis l’édition précédente par le label UNESCO pour sa dimension universaliste, incarnant les valeurs de partage et de paix, Tanjazz 2016 s’inscrit également désormais dans le programme « ONU Femmes ».

Cette entité des Nations Unies « pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes » a choisi de parrainer les concerts de trois musiciennes : la trompettiste Andrea Motis, la batteuse Laura Klain de la formation Two Late et la jeune découverte casablancaise, Salma Charif Khalifi.

Une rencontre de ces jeunes artistes emblématiques est programmée avec des lycéens tangérois.

Du nouveau encore…

Plus glamour donc, Tanjazz 2016 est aussi plus compact : débutant désormais le jeudi 22 septembre pour s’achever le dimanche 25 avec un programme de clôture plus étoffé.

Encore plus tonique, avec des concerts de fin de soirée programmés pour satisfaire en priorité les plus jeunes. On enlève les chaises et la musique est plus rock, plus funk, plus soul. Place à la danse !
Au Club, danse aussi mais be-bop et boogie avec orchestre swing !

Toujours plus riche avec la création de l’Auditorium, une nouvelle scène à l’intérieur du Palais. Comme son nom le suggère c’est un lieu de calme pour écouter pleinement la musique à l’écart des bavardages et des rumeurs de la fête.

Enfin, résolument ouvert et prospectif, Tanjazz poursuit son casting de « Jeunes talents » initié en 2015 et destiné à repérer, à sélectionner les jeunes pousses pour, ensuite, permettre aux meilleurs de se produire dans des conditions professionnelles.

Les sélections ont eu lieu au cours de l’année à l’occasion de concerts à Tanger et ce seront six groupes finalistes qui s’exposeront au jugement du public sur trois scènes dédiées pour clôturer en beauté la dernière soirée du festival.

Programme complet de Tanjazz 2016:http://www.tanjazz.org/programme.htm

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