Lors de la 12 ème édition de Tanjazz, le vendredi 23 septembre prochain, Roy Hargrove sera en tête d’affiche sur la scène BMCI.
Flash back. Le 14 novembre 1996, sur la scène du New Morning à Paris, le contrebassiste Ray Brown déclarait :
« Dans l’histoire du jazz, il y eut Louis Armstrong, Dizzy Gillespie, Wynton Marsalis, il faudra désormais compter avec… Roy Hargrove ! ».
C’est Wynton Marsalis qui découvre le premier les talents de Hargrove au cours d’une visite dans son université. Il lui organise alors sa première tournée en Europe et au Japon. L’une de ses principales influences a été le saxophoniste David Fathead Newman qui a joué avec le groupe de Ray Charles.
En 1988, Hargrove étudie pendant une année au Berklee College of Music de Boston avant de rejoindre finalement la New School de New York, ville dans laquelle il participe déjà régulièrement à des jam sessions.
Il enregistre son premier album avec le saxophoniste Bobby Watson. Puis, un deuxième avec le groupe Superblue composé de Bobby Watson, Mulgrew Miller et Kenny Washington. Enfin, en1990, en plus de quatre disques auxquels il participe, sort son premier album solo « Diamond in the rough » sur le label RCA Novus.
Il signe alors un contrat avec Verve Records qui lui donnera l’opportunité de jouer avec d’autres grands musiciens sur le disque With the tenors of our time et notamment Joe Henderson, Stanley Turrentine, Johnny Griffin, Joshua Redman et Branford Marsalis.
En 1998 il remporte un Grammy Award pour son album Habana avec son groupe africano-cubain, Crisol.
Roy Hargrove
Hargrove a enregistré avec un nombre impressionnant de musiciens incluant Herbie Hancock, Sonny Rollins, Michael Brecker, Jackie McLean, Slide Hampton, Natalie Cole, Diana Krall, Abbey Lincoln, Diana Ross, Steve Tyrell, Kenny Rankin, John Mayer, Rhian Benson, Carmen McRae, Toto, Boz Scaggs, Shirley Horn, Jimmy Smith, Danny Gatton, Method Man, Common, Erykah Badu, D’Angelo, et Gilles Peterson.
Il a d’ailleurs incarné le trompettiste Chet Baker dans un hommage vibrant rendu sur scène à Marciac, dans le Sud de la France
En 2003, il sort le premier album de son groupe The RH Factor mélangeant jazz, funk, hip hop, soul et gospel. Le single Forget Regret, extrait de l’album et composé par Jacques Schwarz-Bartfait partie de la bande originale du film It runs in the family avec Kirk et Michael Douglas. Après 13 albums en leader (le dernier en 2009 » Emergence « ) et 3 avec le RH Factor, il donne de splendides concerts à travers le monde.
Imprévisible et appliqué, enthousiaste et ombrageux, son humeur changeante épouse l’évolution du paysage musical d’aujourd’hui. Roy Hargrove a la faculté de s’adapter aisément au contexte sonore de ses contemporains.
Roy Hargrove vit avec son temps, refuse de se limiter au cadre strict du jazz et il s’aventure dans les musiques latines, le Funk, la Soul-Music ou le Gospel avec la même aisance… » Il fait fructifier sans le trahir ni le renier avec une belle lucidité le creuset d’un hard-bop-groovy » comme l’écrit Stéphane Carini au Festival de jazz à Ramatuelle.
A découvrir à Tanger le vendredi 23 Septembre à 20 heures sur la grande scène BMCI du Palais Moulay Hafid.
Aïch Bengio