L’écrivain Tangérois Najib Arfaoui, nous propose son 4e roman “Au-delà du simple souvenir” paru en octobre dernier et qu’il présentera le vendredi 4 mars à partir de 18h à la Librairie des Colonnes de Tanger. Cette rencontre sera animée par Mokhtar Chaoui.

Ne vous aventurez pas, en feuilletant votre album de souvenirs, à vous attarder sur une vieille photo de classe. Elle risque de vous révéler la part noire de votre existence. C’est pourtant ce que fait le narrateur dans un moment de solitude intense. Une seule image lui aura suffi pour mettre en marche le processus cérébral qui fait remonter à la surface tant de vérités refoulées, jusqu’aux préjugés sordides qui ont motivé parfois son comportement et son inaptitude à vivre. En revisitant tout son passé, il enquête et reconstitue peu à peu le puzzle de sa vie, en y intégrant enfin la pièce qui lui manquait et que personne n’avait osé lui fournir, tant le secret était difficile à dévoiler.

 

« La solitude a été la compagne de ma vie. J’ai éprouvé profondément ce sentiment depuis la disparition de ma femme. Les perspectives se sont réduites et l’horizon s’est assombri. Mon obsession pour le sort de Yemma Yakout est arrivée à point nommé pour meubler ce vide. Je suis entré dans cette histoire comme l’on pénètre un lieu saint à la recherche du salut…

« Il est possible, dans cette histoire, que mon rapport compliqué avec mon grand-père puisse en être le déclencheur. En effet, quand jeune et révolté, j’appris qu’il ait été dans les années 1920 propriétaire d’esclaves, je fus attristé et indigné. Je lui en ai beaucoup voulu alors que socialement certains tiraient de cette injustice gloire et fierté. Puis, quittant le Maroc pour la France, j’ai oublié jusqu’au jour où j’ai pris conscience que rien, nulle part, ne peut ni expliquer ni encore moins justifier les actes inhumains que nous pouvons tous commettre alors même que la société les tolère. C’est une question de responsabilité individuelle à laquelle je tiens.

J’ai donc ressenti le besoin de dénoncer ce crime à travers une fiction qui contient certaines parts de vérité. Je voulais surtout montrer qu’il y a un racisme actif et ordinaire en presque chacun de nous,
alors que nous proclamons haut et fort notre refus et notre condamnation du racisme, positionnement intellectuel de confort qui cache parfois une certaine haine de soi non assumée.
Mais c’est aussi une histoire d’amour qui surgit dès que la paix intérieure nous gagne et que l’on devient disponible pour l’accueillir. » Déclare Najib Arfaoui

A propos de Najib Arfaoui.

Najib Arfaoui, né à Tanger en 1943, en France depuis 1965, a cultivé secrètement le plaisir d’écrire tout le long de sa carrière dans la banque. Il s’y consacra assidument après son départ à la retraite.

Après Tingis Café (L’Harmattan, 2017), Vers cette rive inconnue (Virgule Éditions, 2019),
La fille de Dar Baroud (L’Harmattan, 2020), il signe ici son quatrième roman: Au-delà du simple souvenir.

« A 78 ans, j’écris dans l’urgence, comme si le temps m’était compté pour extirper de mon être les sentiments douloureux que j’ai traînés, avant que les souvenirs ne s’estompent, comme pour témoigner d’une époque que la grande majorité n’a pas connue et que moi-même je fantasme probablement. Écrire est un soulagement. Éditer est une obligation dictée par le besoin du partage ».

 

  librairie des Colonnes, Mokhtar Chaoui, Najib Arfaoui