Les autorités de la wilaya de Tanger viennent de sommer les patrons de boîtes de nuit et autres commerces longeant la corniche de la ville d’évacuer les lieux. L’objectif des autorités est de libérer ces terrains relevant du domaine de l’Etat.
« Non ce n’est pas à Beyrouth ou en Syrie. C’est à Tanger.
L’ensemble des bars et des boites de nuit de la Corniche sont en cours de démolition. Ils devraient être transférés dans de nouveaux locaux le long de la nouvelle marina.
Seuls continuent de fonctionner actuellement le « 555 » et le restaurant le « Miami », qui sont aussi appelés à déménager. La démolition du Chellah Beach commence.
Il est normalement prévu d’aménager à la place un espace vert sur près d’un kilomètre, mais je n’imagine pas que cet espace soit vivant sans quelques bars, glaciers, restaurants … »
Déclare Bernard Moutin
Ils seront relogés au sein de la future Marina ou à Ghandouri
Le projet de réaménagement de la zone portuaire à Tanger semble avoir atteint une nouvelle étape. En effet, après avoir lancé les travaux du port de pêche et de la Marina dont l’entrée en service est programmée au courant de l’année 2016, c’est au tour des projets prévus le long de l’environnement direct du port d’être mis sur la sellette.
L’un des plus importants est le réaménagement de la corniche de Tanger. Ce travail herculéen, a été maintes fois lancé mais jamais mené à terme. Mais cette fois, il semble que la détermination des autorités devra donner des fruits. En effet, la principale entrave au réaménagement de cette corniche est l’ensemble de balnéaires qui s’y sont installés. Leur fonction première devait être d’accueillir les estivants clients des hôtels environnants voulant profiter de la plage, mais leur emprise a augmenté au fil des années jusqu’à devenir de véritables cabarets pieds dans l’eau. Actuellement, des discussions sont en cours avec leurs propriétaires pour les relocaliser. C’est le cas, selon la société d’Aménagement du port de Tanger ville de l’un des plus connus qui a choisi de s’installer au sein de la future Marina. D’autres devraient eux aussi suivre, une autre partie devrait elle être relogée dans le site mitoyen de Ghandouri.
Entretemps, plusieurs établissements balnéaires ont déjà commencé à être démolis, c’est le cas de trois unités désertées qui servaient de refuge pour des sans-abris.
L’objectif est de dégager l’espace pour assurer la suite des travaux de réaménagement de la future corniche de Tanger.
Cette dernière avait déjà esquissé un début de transformation en 2005 avec l’arrivée du Wali Mohamed Hassad. Son intervention avait eu pour effet de faire redécouvrir aux visiteurs de Tanger et à ses habitants la plage de la ville, dont la vue était bloquée par les constructions en hauteur des balnéaires. Un accord avait été trouvé, obligeant ces derniers à réduire leurs constructions afin de dégager la vue. Cette action a été suivie par le réaménagement du pavage et l’augmentation de l’aire des trottoirs, ce qui avait permis de donner un air de jeunesse à cette partie de la ville qui fait son attrait.
Mais ce n’est pas la première mue que connaîtra cette partie de la ville. En 1999, la voie ferrée qui longeait la Corniche avait été enlevée. La gare ferroviaire de Tanger avait été déplacée vers le quartier de Moghogha, en attendant la construction de la nouvelle gare. Le rail faisait office de frontière entre la ville et la plage et provoquait de nombreux accidents parmi les estivants.
Ali ABJIOU
L’Economiste