Tout le monde l’appelle Monsieur Roger mais son vrai nom c’est Roger L. Schwarzberg
C’est un personnage bien campé, élégant et malicieux qui aurait pu tourner des rôles d’homme d’affaires dans les films des années 70 avec Lino Ventura et Bernard Blier…
Il porte beau avec sa chevelure argentée et un look « Cerruti Berluti »…
Ce vieux tangérois d’adoption de 82 ans est natif de Beaulieu-sur-mer en France et a fait l’école l’hôtelière de Nice. Il a pris le virus du métier au côté de son père qui a bourlingué dans toute l’Europe et qui a, ensuite, créé l’hôtel des Myrtes à Beaulieu où Roger a grandi.
Roger fut aussi un globe-trotter qui a sillonné l’Europe et les Etats Unis avant de débarquer à Tanger et Madrid où il sera directeur d’exploitation de l’emblématique Mélià Castilla de près de 1000 chambres.
Il entre au Minzah de Tanger en 1974 et en sort en 1992. Dans cet hôtel mythique créé par le célèbre aristocrate écossais Lord Bute en 1930, il sera un élément clé de l’évolution de cet établissement de légende qu’il va diriger pendant près de 20 ans. Il participera même à son classement en Relais & Châteaux, à la construction de la magnifique piscine, au développement de son parc, à la rénovation des salons et veillera scrupuleusement à la tenue exemplaire de ce palace.
Sa vie professionnelle est une véritable Saga dédiée à la dynastie alaouite qui règne sur le Maroc depuis 1666.
Le même homme, Monsieur Roger, a organisé pour le roi Mohammed V un grand banquet servi au Grottes d’Hercule. Elles furent spécialement aménagées pour l’occasion pour accueillir deux cents dignitaires diplomatiques reçu par Sa Majesté.
Il a aussi côtoyé Hassan II qui a reçu longuement le roi de Jordanie dans une villa de la vieille Montagne appartenant à la sœur du Roi et où Monsieur Roger s’est occupé de la restauration de cet éminent invité pendant tout son séjour.
Et il a également participé à l’accueil de Mohammed VI lors de ses visites au Mirage et dans son pavillon de plage avec le prince héritier Salmane d’Arabie Saoudite.
C’est encore un hôte de marque qui va l’amené au Mirage où il sera l’organisateur du séjour du Président Mobutu et de sa famille venus faire un séjour dans ce magnifique palace du Cap Spartel. A cette occasion Monsieur Roger va rejoindre le Mirage pour en assurer la direction opérationnelle auprès des propriétaires Ahmed et Abdeslam Chakkour qui ont créé le Mirage dans les années 60. Il ont fait de cet établissement un lieu absolument magique par sa situation exceptionnelle, son architecture, sa décoration, l’ambiance cosy de son bar, la qualité de son service et de sa restauration.
Le Mirage a accueilli de nombreux événements officiels, des visites de chef d’Etat français comme Jacques Chirac dont la femme venait régulièrement et Nicolas Sarkozy. Les éclats de fêtes privées raisonnent encore près du piano du bar de l’hôtel quand Olivier de Gandt, un amoureux de l’hôtel et de Tanger y a fêté ses trente ans en 2002 avec 150 personnes venues tout spécialement dans un Mirage privatisé pour l’occasion pendant trois jours. « Ca avait été sportif mais la bonne éducation des invités avait permis que cela reste tout à fait acceptable », se souvient en riant Monsieur Roger.
Du haut de la fantastique terrasse du Mirage, Monsieur Roger contemple l’océan avec envie et bonheur. Il est vrai que la situation du Mirage est tout à fait exceptionnelle et que la vue sur la plage est unique, une vision à l’aplomb du rivage et à perte de vue, jusqu’à Assilah, voire Casablanca par temps clair!!!
C’est cette passion de la mer et de l’océan qui fixera Monsieur Roger à Tanger où chaque fois qu’il le peut il sort son bateau pour plonger ou pêcher. L’amour sera aussi un grand aimant Tangérois puisqu’il y a rencontré son épouse, née à Tanger mais d’origine espagnole avec laquelle il vit dans sa maison de la vieille Montagne.
Monsieur Roger, le prince de l’hôtellerie de luxe de Tanger a prévu de ralentir son activité professionnelle qu’il a vécu intensément et brillamment pour se consacrer prochainement à ses autres passions, son épouse, sa famille, ses amis, ses deux fils et surtout la mer…
Quel parcours !
Paul Brichet