Mohamed Benyaïch est un peintre tétouanais. Né en 1956 dans la ville andalouse, il y fut un fonctionnaire menant une vie de bohème lui valant le surnom de « Freaky », que tout Tétouan connaît et apprécie. Ecoutez le podcast de Philippe Guiguet Bologne pour découvrir cet être rayonnant, très singulier et joyeux.
Aimant la culture par-dessus tout, il eut une révélation, en 1994, dans l’atelier de gravure de l’Institut français, comprenant qu’il devait s’atteler à la peinture. Commença alors pour lui une nouvelle vie, qui le fit apprécier et reconnaître des milieux autorisés dans tout le royaume, et l’amena aussi à voyager pour des résidences ou des expositions à travers le monde. Emblématique de l’art marocain pour le Japon, invité à deux reprises aux États-Unis, puis au Canada, en Pologne, en Macédoine, bien sûr en Espagne et en France, où il fut l’invité des prestigieuses résidences du musée San Fernando de Madrid avec une bourse de chalcographie, de la Cité des arts à Paris, par ailleurs de la Villa des arts de Rabat ou du Mac de Briech. Entretenant l’esprit expressionniste si cher à une veine de la représentation dans le sud, ami et héritier du puissant Mohamed Drissi, sa figuration dense et questionnante est désormais d’un ton qui fait autorité. Mais Mohamed Benyaïch n’avait pas attendu cette contingence pour faire ce qu’il avait à faire et peindre ce qu’il avait à peindre. Gallery Kent lui consacre une exposition, avec Abdellatif Mehdi, Ma’joun mis en cimaises par Selfati, jusqu’au 27 novembre 2023.