Les meilleures adresses de Vanity Fair à Tanger versus les commentaires et suggestions de tanger-experience…
Régulièrement les magazines people de la planète font un marronnier sur Tanger pour inciter les « bobo-woke » des grandes capitales à venir visiter et s’encanailler dans la cité du Détroit et ses spots branchés. Généralement, je re-publie in extinso ces infos « labelisées » aux curieux de Tanger. Ce mois-ci, c’est Vanity Fair (La Foire aux vanités…), le célèbre magazine glamour américain (édition France, je pense…), qui donne ses adresses « plus-plus » pour découvrir Tanger…
« Entre Atlantique et Méditerranée, le refuge marocain de la Beat Generation offre chambres avec vue, tajines savoureux et virées océaniques ». propose t-il.
Cette fois, j’ai eu envie de confronter leurs bonnes adresses aux miennes et d’apporter quelques compléments d’informations pour offrir aux lecteurs un panorama plus vaste, plus juste et moins convenu…
La plus guest-house selon VF
1. Dar Nour Quoi ? Tenue par un couple de Français, cette « maison de lumière » est l’une des plus anciennes chambres d’hôtes de la ville. Ambiance cosy et reposante avec ses murs blancs, ses zelliges et ses affiches vintage de cinéma. À ne pas rater : le coucher du soleil sur le toit-terrasse dominant le détroit de Gibraltar et la baie de Tanger, à l’heure de l’apéritif. Et les anecdotes des propriétaires, toujours croustillantes. Où ? 20 rue Gourna, la Kasbah. darnour.com
Selon tanger-experience…
Je suis d’accord bien évidemment avec eux sur ce choix. Tout d’abord parce que c’est vrai mais aussi parce que Jean-Olivier et Philippe sans oublier l’autre Philippe (le propriétaire) sont de vieux amis Lyonnais (voir article sur Dar Nour). Mais ce serait injuste et très partial d’utiliser ce superlatif sans parler d’autres établissements très « guest-house » également qui sont au top comme: La Maison de Tanger, Shaba’s House, La Tangérina, Mimi Calpe ou Dar Tus une vraie maison d’hôtes chez de vrais gens…
La plus shopping selon VF
2. Le bazar de Tindouf Qui ? Vous connaissez les souks de Marrakech ? Ici à Tanger, vous découvrirez ce formidable bric-à-brac où l’on retrouve le meilleur de l’artisanat marocain et les pièces d’antiquité chinées pour les plus beaux riads de la ville. À ne pas rater : la galerie de Tindouf (tenue par les mêmes propriétaires), qui expose majoritairement des peintures d’artistes locaux. Où ? Rue de la Liberté.
Selon tanger-experience…
Effectivement un bel endroit, assez mal signalé et situé en face de l’hôtel Minzah qui est aussi un lieu historique de l’hôtellerie tangéroise et qui vaut une visite. Si vous êtes une personnalité et que vous fréquentez cet hôtel vous pourriez peut-être avoir votre photo dans le péristyle de l’hôtel à coté de celle de Aristote Onassis ou de Arielle Dombasle… Pour le côté expo, il y a d’autres galeries plus professionnelles et contemporaines que Bazar Tindouf comme Kent Gallery, Galerie Conil, Galerie Delacroix, Mohamed Drissi ou Zawia Factory…
La plus gourmande selon VF
3. Boulangerie Dada Anbar Quoi ? Une adresse qui multiplie les casquettes : boulangerie, traiteur et épicerie fine, où l’on trouve aussi bien une pastilla à se damner que la meilleure des tartes au citron. À ne pas rater : les cornes de gazelle y sont, paraît-il, les meilleures de la ville. Où ? Av. Sidi Mohamed Ben Abdellah.
Pour ce qui est des boulangeries-pâtisseries à Tanger, elles sont nombreuses à être remarquables… Pour moi, les meilleures cornes de gazelles de Tanger sont celles de la pâtisserie « Al Afrah » au 33 rue de la Kasbah à Tanger. Les pâtisseries-boulangeries La Espagnola et l’Italienne sont également des monuments tangérois de la discipline avec notamment pour cette dernière les fameuses tuiles aux amandes.
La plus boisée selon VF
4. Villa Joséphine Qui ? Construite par le journaliste du Times Walter Harris – qui selon la légende aurait inspiré le personnage d’Indiana Jones –, la dernière résidence d’été du Pacha de Marrakech propose des chambres aussi raffinées que le jardin tropical qui l’entoure. Un passage obligé. À ne pas rater : le bar-bibliothèque, tout en boiseries et fauteuils club, pour un dernier verre à la tombée de la nuit. Où ? 231, rue Sidi Mesmoudi, quartier Vieille Montagne. hotel-villajosephine.com
Selon tanger-experience…
Oui la Villa Joséphine est un lieu magnifique mais surtout un hôtel de luxe avec une histoire très people. C’est à la Villa Joséphine que résidèrent Daniel Graig et Monica Bellucci lors du tournage du James Bond « Spectre » tourné en partie à Tanger en juin 2015 (3 minutes dans le film)… Pas facile à trouver mais un lieu très protégé et discret.
La plus cinéphile selon VF
5. L’Alcazar Quoi ? Il n’y a pas que le célèbre cinéma Le Rif à Tanger : voici l’Alcazar, millésimé 1913 (à sa création, c’était une salle de théâtre), fermé en 1993 et qui a rouvert au printemps 2022, comme un pied de nez au déclin, prétendument inéluctable, des salles de cinéma historiques qui ont fait la légende de Tanger. À ne pas rater : à côté des blockbusters, c’est l’occasion de découvrir la vivacité du cinéma arabophone (et d’emmener les plus jeunes aux séances goûter qui leur sont dédiées). Où ? Rue d’Italie. alcazartanger.org
Selon tanger-experience…
La rénovation de l’Alcazar est récente et valeureuse car ce vieux cinéma est resté en ruine près de trente ans. Sa réouverture est heureuse. Néanmoins la programmation et la fiabilité de ses heures d’ouverture sont quelque peu aléatoires. Par ailleurs, la rénovation est certes bien faite mais pas du tout dans le jus historique de cet établissement. En revanche un peu plus haut au grand Socco il faut absolument retourner à la Cinémathèque de Tanger ancien cinéma Rif qui est à voir et vivre. Elle dispose également d’un véritable fonds cinématographique des pays du sud. A visiter tous les deux…
La plus artistique selon VF
6. Musée Dar Niaba Qui ? Ouvert il y a un an, ce nouveau lieu culturel est situé entre une église et une synagogue. Presque un symbole de l’histoire et de l’identité tangéroises, qui célèbre le rôle de la cité et multiplie les expos temporaires. À ne pas rater : le fantôme de Delacroix… En effet, le peintre français habita ce palais devenu le quatrième musée tangérois. Où ? 41 Rue Siaghine.
Selon tanger-experience…
La plus artistique, pas vraiment sûr… car le Musée d’Art Contemporain sur la place du Méchoir présente, selon moi, un bien meilleur aperçu de l’art contemporain Marocain. De plus, ce musée est installé dans l’ancienne prison de la kasbah, lieu très ancien, chargé d’histoire et de souffrance qui mérite vraiment le détour…
Par ailleurs, signalons que Dar Niaba, qui fut une légation depuis le 19e siècle donne à voir un aperçu des oeuvres d’un artiste très important pour Tanger: Antonio Fuentès qui a peint abondamment la cité du Détroit d’une façon très singulière et sensible… Il a vécu dans la fameuse Pension Fuentès dont il porte le nom, située au Petit Socco. Et mort à Tanger en juillet 1995.
La plus littéraire selon VF
7. Librairie des Colonnes Quoi ? Serait-ce là la façade la plus connue du Tanger des écrivains ? Depuis 1949, cette librairie (rachetée jadis par Pierre Bergé, aujourd’hui dans les mains de quatre associés dans le vent : Alexandre Sap, Khalid Tamer, Alexis Zavialoff et Mathias Ohrel) continue, contre vents et marées, de tisser les liens culturels entre les deux continents. À ne pas rater : que ce soit des romans, des essais, un beau livre, repartir avec un ouvrage relève ici d’un acte militant. Où ? 54 boulevard Pasteur.
Selon tanger-experience…
Oui certes la librairie des Colonnes est un lieu mythique de Tanger (que j’aime beaucoup) toujours un peu réchauffé à la soupe des temps anciens par les medias people et « main stream »… Pour moi, le lieu le plus littéraire est la librairie « les insolites » créée et animée par une fille super compétente, courageuse et énergique qui s’appelle Stéphanie Gaou. Elle se bat sans moyen, sans mécène, au quotidien pour promouvoir une littérature et des écrivains marocains d’aujourd’hui. Arrêtons avec le Tanger d’hier et la « Beat Generation » qui était faite de mecs dégénérés et profiteurs… D’ailleurs, quand Bernard Pivot à demandé à Paul Bowles (et ce n’était pas le pire) pourquoi il était venu à Tanger ? Il a répondu: Money !!! Effectivement, à cette époque là, tout était moins cher à Tanger, la drogue, le sexe, la vie…
La plus lunch selon VF
8. Salon Bleu Qui ? En plein cœur de la Médina, mais avec une vue qui taquine la mer, un restaurant ouvert en plein ciel, idéal pour déjeuner sous la tonnelle qui protège des ardeurs du soleil. À ne pas rater : les kémias (assortiments de hors-d’œuvre), et le couscous du chef Abdellah. Où ? 71 rue Amrah, la Kasbah.
Selon tanger-experience…
Alors c’est vrai aussi mais pas que. Il y a également la terrasse de El Morocco Club qu’il faut signaler et le merveilleux restaurant « Darna » au Grand Socco qui a l’immense vertu de réinsérer des femmes en souffrance dans la vraie vie par la cuisine… Et leur cuisine est bonne et pas chère…
La plus flash-back selon VF
9. Musée de la légation américaine Quoi ? Cette représentation diplomatique américaine date de 1821 : une plongée fantasmagorique, entre film du vieux Hollywood et roman d’espionnage, au sein du seul et unique bâtiment classé Landmark Building en dehors des États-Unis. À ne pas rater : la visite du musée, ouvert en 1976. Et la possibilité, pour une soirée mémorable, de privatiser les lieux. Où ? 8 Zankat America. Legation.org
Selon tanger-experience…
Totalement d’accord sur le qualificatif « Flash-Back. » Très beau lieu niché au coeur de la Médina que ses gestionnaires font vivre avec une série de rencontres et de conférences très intéressantes…
La plus Atlantique selon VF
10. La plage de Mounir Quoi ? Une subite envie de nager ? Oubliez le port, et filez directement à la plage de Mounir, qui mérite amplement les 1 h 30 de trajet. Réservez assez tôt pour un déjeuner de poisson et de légumes grillés, pieds dans le sable et nez au vent. À ne pas rater : l’autre option, la Playa Blanca, à 9 kilomètres de la ville. Où ? À l’ouest de Tanger.
Selon tanger-experience…
Très loin et pas facile d’accès. Mais le lieu est très sympa, plus « jet set » qu’authentique. Il est vraie qu’on y croise plus d’étrangers que de gens du coin. La plage est magnifique, propre avec ses paillotes artisanales. Et l’eau de l’Atlantique, chez Mounir, est 3 à 4 degrés plus chaude qu’à Tanger. Ne me demandez pas pourquoi ?
La plus street-style selon VF
11. Chez Hassan Qui ? Dans la Kasbah, un restaurant dans son jus qui caracole régulièrement parmi les meilleurs spots de la ville. Et pas seulement pour ses prix modérés : son ambiance authentique et la légendaire gentillesse de son propriétaire font partie du charme des lieux. À ne pas rater : les tajines, à déguster en bord de rue. Où ? 8 rue de la Kasbah.
Selon tanger-experience…
Un restaurant très prisé des visiteurs. A mon goût un peu trop en bordure de rue dans la fumée des pots d’échappement des bagnoles et des mobylettes qui prennent leur élan pour grimper la rue de la Kasbah. La nourriture est plutôt bonne… et pas cher. Eviter le couscous, bien meilleur au « Bar à jus », 40 m plus haut, avec une galerie d’art et une terrasse très agréable au dessus des fumées de la rue…
La plus mythologique selon VF
12. L’Océan Qui ? Tout le monde est unanime concernant ce restaurant situé à l’entrée du détroit de Gibraltar. Cuisine d’une fraîcheur exceptionnelle, cadre enchanteur, et ambiance formidable joyeusement entretenue par Philippe, le maître des lieux. À ne pas rater : le site archéologique des fameuses Grottes d’Hercule, juste à côté, mérite la visite. Il faut avoir relu ses classiques grecs. Où ? Plage Sidi Kaçem, à 14 km de Tanger.
Selon tanger-experience…
Oui le restaurant l’Océan est un endroit magnifique dont la qualité (prix parisiens) est sans reproche avec un service toujours au top avec Philippe Morin. Malheureusement il n’est plus aux manettes du restaurant depuis quelques temps. Sans polémiquer mais en prévenant nos lecteurs, les Grottes d’Hercule ne sont pas vraiment à côté de l’Océan mais beaucoup plus près du Mirage, restaurant et hôtel mythique avec sa vue totalement inédite à couper le souffle. Et fréquenté par Sa Majesté.
Chez Abdou
Un peu plus loin, il y a un restaurant de poissons fantastique et authentique qui s’appelle chez Abdou (encore présent dans son restaurant ce cher vieux monsieur). C’est au bord de l’océan, on peut d’abord se baigner, puis se changer au restaurant dans des cabines rudimentaires, certes, mais ça permet de se désaller avant de déjeuner dans un cadre calme, authentique et kitch. Le dimanche, il fait une des meilleures paellas de Tanger. Mais attention, il est prudent de réserver car le lieu est pris d’assaut par la communauté espagnole…
Une nuit chez Saint-Laurent (et Bergé) Ancienne propriété de Pierre Bergé et Yves Saint Laurent, la villa Mabrouka a récemment rouvert ses portes, faisant bruisser de désir tous les habitués de la cité marocaine. Sous la houlette du créateur et homme de goût britannique Jasper Conran, la demeure devenue maison d’hôte de grand luxe se découvre dans un jardin planté de milliers d’espèces. À l’intérieur, la décoration, à la croisée du modernisme et de l’artisanat traditionnel, entretient la légende d’un Tanger aimantant les heureux du monde, qui trouvent dans les pavillons privatisables (dont l’un confié à l’architecte américain amoureux des lieux Stuart Church) ce qu’il faut de bonheur à l’abri des regards. Et un mot : sublime.
Villa Mabrouka, 1 Sidi Bouknadel, Tanger. villamabrouka.com
Selon tanger-experience…
Totalement d’accord, endroit idyllique sauf le prix des oeufs mayonnaise à 200 DH !
J’ai développé tanger-experience.com, un site internet qui offre beaucoup d’informations vécues à la différence des marronniers des journaux people internationaux qui puisent des infos à gauche et à droite, parfois sans avoir expérimentés les différents lieux dont ils parlent… Mais c’est aussi un peu ça Tanger!
Enfin merci à Pierre Groppo, Chef de service mode et art de vivre chez Vanity Fair d’avoir sélectionné cette série d’adresses « plus-plus » Tangéroises.
Je suis d’accord bien évidemment avec eux sur ce choix. Tout d’abord parce que c’est vrai mais aussi parce que Jean-Olivier et Philippe sans oublier l’autre Philippe (le propriétaire) sont de vieux amis Lyonnais (voir article sur Dar Nour). Mais ce serait injuste et très partial d’utiliser ce superlatif sans parler d’autres établissements très « guest-house » également qui sont au top comme: La Maison de Tanger, Shaba’s House, La Tangérina, Mimi Calpe ou Dar Tus une vraie maison d’hôtes chez de vrais gens…
Pour ce qui est des boulangeries-pâtisseries à Tanger, elles sont nombreuses à être remarquables… Pour moi, les meilleures cornes de gazelles de Tanger sont celles de la pâtisserie « Al Afrah » au 33 rue de la Kasbah à Tanger. Les pâtisseries-boulangeries La Espagnola et l’Italienne sont également des monuments tangérois de la discipline avec notamment pour cette dernière les fameuses tuiles aux amandes.
Par ailleurs, signalons que Dar Niaba, qui fut une légation depuis le 19e siècle donne à voir un aperçu des oeuvres d’un artiste très important pour Tanger: Antonio Fuentès qui a peint abondamment la cité du Détroit d’une façon très singulière et sensible… Il a vécu dans la fameuse Pension Fuentès dont il porte le nom, située au Petit Socco. Et mort à Tanger en juillet 1995.
Oui certes la librairie des Colonnes est un lieu mythique de Tanger (que j’aime beaucoup) toujours un peu réchauffé à la soupe des temps anciens par les medias people et « main stream »… Pour moi, le lieu le plus littéraire est la librairie « les insolites » créée et animée par une fille super compétente, courageuse et énergique qui s’appelle Stéphanie Gaou. Elle se bat sans moyen, sans mécène, au quotidien pour promouvoir une littérature et des écrivains marocains d’aujourd’hui. Arrêtons avec le Tanger d’hier et la « Beat Generation » qui était faite de mecs dégénérés et profiteurs… D’ailleurs, quand Bernard Pivot à demandé à Paul Bowles (et ce n’était pas le pire) pourquoi il était venu à Tanger ? Il a répondu: Money !!! Effectivement, à cette époque là, tout était moins cher à Tanger, la drogue, le sexe, la vie…
Ancienne propriété de Pierre Bergé et Yves Saint Laurent, la villa Mabrouka a récemment rouvert ses portes, faisant bruisser de désir tous les habitués de la cité marocaine. Sous la houlette du créateur et homme de goût britannique Jasper Conran, la demeure devenue maison d’hôte de grand luxe se découvre dans un jardin planté de milliers d’espèces. À l’intérieur, la décoration, à la croisée du modernisme et de l’artisanat traditionnel, entretient la légende d’un Tanger aimantant les heureux du monde, qui trouvent dans les pavillons privatisables (dont l’un confié à l’architecte américain amoureux des lieux Stuart Church) ce qu’il faut de bonheur à l’abri des regards. Et un mot : sublime.
J’ai adoré. J’ai fini ton article avec, en tête, la photo devant chez abdou, avec Aich et Anne Laure…
Je t’embrasse, mi querido Paul