LE BON RAPPEL À L’ORDRE DE YOUNES TAZI, Wali de la région Tanger-tétouan-Al Hoceima
Rappel à l’ordre. Tel a été le grand titre de l’intervention du Wali Younes Tazi durant la session qu’il a présidée du Conseil régional Tanger-tétouan-Al Hoceima.
L’heure est aux grands chantiers et Younes Tazi, qui en est conscient, insiste à passer le message à tous les responsables chargés de la gestion des affaires de la région. De la plus grande ville comme Tanger ou Tétouan, au plus petit village, le massage était le même, fort et direct.
Un message pour les booster et les encourager à donner le meilleur de leurs capacités, mais aussi pour exprimer sa propre volonté de voir certaines méthodes de mauvaise gestion disparaître pour de bon.
Félicitant les bons bosseurs et les incitant à continuer avec le bon rythme, le Wali de la région Tanger-tétouan-al Hoceima n’a pas du tout mâché ses mots en visant, avec des messages clairs, les moins bons pour ne pas dire les mauvais.
Ces deux clans ont toujours existé dans toutes les administrations du pays et dans le monde entier. Le Maroc n’étant pas une exception dans ce domaine. Néanmoins, Younes Tazi a rappelé que Tanger est parmi les grandes villes du Royaume qui se préparent à vivre un changement radical pour la réalisation de ses objectifs et perspectives dans les meilleures conditions.
Et le Wali a bien raison de s’inquiéter. La capitale du Nord est choisie pour vivre des rendez-vous exceptionnels, dont la coupe du monde 2030. Un événement mondial que toutes les villes rêvent d’accueillir, tellement il est un vrai accélérateur du développement économique et social.
MAIS AUSSI
Tanger est le siège de Tanger Med, devenu en quelques années un des ports les plus performants au niveau mondial. La capitale du détroit, avec Tétouan, compte des zones industrielles très modernes rassemblant des groupes d’investissement dans des secteurs d’une importance cruciale, le secteur automobile en l’occurrence. Bref, les industries les plus sophistiquées des pays les plus importants au niveau international s’installent à Tanger et dans sa région. Et on ne peut pas badiner avec ce beau monde, car il partira ailleurs à la moindre erreur ou au moindre sentiment d’insécurité.
La bureaucratie est un sentiment d’insécurité pour un groupe d’investissement qui travaille à l’international. Une route cassée depuis des années sans être réaménagée en est un autre…
Investisseurs ou citoyens, l’administration doit être efficace et satisfaire tout le monde dans la légalité et le respect des réglementations.
Les messages du Wali Tazi lors de cette session ont été passés d’une manière très intelligente au point que certains responsables, qui prenaient note de ses déclarations, rougissaient à chaque deux phrases prononcées, comme s’ils se sentaient visés.
Rappelant les retards dans la réalisation de certains projets au niveau régional, le Wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima a été catégorique quand il s’est adressé directement aux principaux responsables leur rappelant qu’il n’est pas logique que des conventions soient signées il y a plus d’un an et que les projets les concernant ne soient toujours pas en cours de réalisation. Bien sûr, le constat est le même concernant les communes et les arrondissements. Car, à part les projets de réaménagement des anciennes villes, par exemple à Tanger et à Tétouan, les populations locales attendent toujours l’intervention des instances locales et autres départements pour programmer des projets similaires dans les autres quartiers des deux villes et trouver une solution rapide à de nombreux problèmes qui rendent leur vie quotidienne très difficile, pour ne pas dire de plus en plus insupportable. Parce que entrer dans les détails de chaque défaillance ne se fait pas durant une session publique, le Wali Younes Tazi a préféré donner un seul exemple (le plus mauvais), à savoir la vitesse de la création de nouvelles zones urbaines dans les conditions les plus catastrophiques (c’est un terme de La Dépêche, pas du Wali!). Un grave problème qui touche toute la région.
En effet, via un système que tout le monde connaît, on continue à construire n’importe comment et n’importe où. Une nouvelle version de Tanger qui fait honte et détruit à la fois l’image de cette ville, son histoire et son avenir. Pareil pour Tétouan et Al Hoceima, Larache ou Ksar El Kébir…
Là aussi, le Wali était catégorique: « Il faut immédiatement arrêter. Il n’est plus permis de continuer avec ce système ».
Par A. REDDAM
La Dépêche du Nord