Fidèle avec les insolites qui avait su lui préparer sa première exposition en juin 2012, Mehdi Jassifi, jeune photographe casablancais, revient à Tanger pour une série qui rend hommage à la ville du Détroit. « Tangereusement belle » est un parcours de rues sinueuses, appareil photo en main, quatorze images prises à la volée, sans dissimulation des petits gestes et actes du quotidien.
A pied, en taxi, en position d’attente, dans l’accomplissement des tâches domestiques les plus banales, l’œil de Mehdi Jassifi capte des moments silencieux. Le travail de post-production de l’artiste a sublimé les tirages en leur donnant une ambiance surannée grâce au traitement des couleurs. L’amour de ce dernier pour la ville de Tanger dans laquelle il a vécu sera à découvrir à partir du 24 mai 2014 à 19h00 à l’espace galerie les insolites.
Tous les tirages sont à vendre, tirés en 7 exemplaires dans le format, encadrés, signés et numérotés par l’artiste.
L’exposition sera présentée jusqu’au 19 juin 2014.
Librairie les insolites
28 rue khalid ibn oualid, 90000 Tangeri, Morocco
+212 5393-71367
Interview de Mehdi El Jassifi
« Une photographie est toujours objective »
Mehdi Jassifi – Tanger / Casablanca
Comment avez-vous commencé à vous intéresser à la photographie ? Dans quelles circonstances ?
Je ne pense pas que je me suis intéressé à la photographie, puisque ça a toujours fait partie de moi, j’ai toujours eu ce besoin de conserver la beauté naturelle de ces événements que je vis, de ces endroits que je côtoie, et ce en les prenant en photo. Le résultat me passionnait toujours de plus en plus. Avec le temps, j’ai appris à exploiter cette passion et en faire mon propre moyen d’expression.
Une photo documentaire peut-elle être objective ?
Une photographie est toujours objective pour moi, mais cela dépend de la vision de chaque photographe, le message qu’il veut faire passer, la nature de son travail. Et comme Confucius l’avait dit, « Une image vaut mieux que milles mots ».
Comment avez-vous développé votre façon de voir ?
J’ai pu développer ma façon de voir en m’exposant au monde extérieur et m’intéresser à tout ce qui peut toucher à l’Homme.
Faut-il avoir une philosophie pour faire du bon travail ?
A mon avis, ce n’est pas la philosophie de chacun qui fait qu’un travail est bon ou pas. C’est plutôt le contraire, chaque photo dégage sa propre philosophie. Et cela varie d’une série à une autre.
Quelle place prend le Maroc dans votre travail ?
Je suis un Marocain de sang et d’âme, je ne suis pas politicien et je n’ai aucun pouvoir pour changer les choses qui me déplaisent dans mon pays. Mais je profite de ma passion pour exposer les fléaux qui touchent notre société. Cela dit, le Maroc est un très beau pays et je cède à toute tentation pour explorer sa beauté ancrée dans les endroits les plus oubliés.
Interview de la galerie Soora