Le film à succès « Les Chevaux de dieu » du réalisateur marocain Nabil Ayouch sera à l’affiche dans les salles obscures françaises, à partir du 20 février, selon le programme des sorties cinéma dans l’Hexagone.
La sortie française de cette adaptation au grand écran du roman de l’écrivain Mahi Binebine « Les Etoiles de Sidi Moumen », inspirée des attentats terroristes de Casablanca en mai 2003, vient couronner la success strory que connaît le film, révélé l’année dernière à l’occasion du 65 ème festival de Cannes.
Depuis sa projection en mai dernier à Cannes, en compétition officielle de la section « Un Certain Regard », l’oeuvre de Nabil Ayouch ne cesse d’accumuler les succès, recevant pas moins d’une dizaine de distinctions à travers le monde, dont les dernières en date les prix de la meilleure musique et de la meilleure image du 14è Festival national du film (FNF), tenu la semaine dernière à Tanger.
Même si son film n’a pas eu le prix d’Un Certain Regard, le talent du cinéaste avait forcé l’admiration du jury du Prix François Chalais (du nom du grand reporter et critique de cinéma français) qui lui a été remis en marge de la compétition cannoise.
Ses membres saluaient déjà le travail du réalisateur marocain qui, avec ce film « courageux », a su démonter, « avec un art subtil de la peinture sociale, les méthodes d’endoctrinement de certaines cellules islamistes qui prônent le djihad par le terrorisme: une des grandes menaces planétaire de ce 21e siècle », tout en inscrivant cette oeuvre « dans ce printemps arabe qui a permis d’élargir le champ de la liberté, dont Ayouch a su repousser les lignes ».
Outre le Prix François Chalais, l’oeuvre a été primée dans différents festivals internationaux, raflant notamment le Grand Prix du Festival de Bastia, le Prix spécial du jury et le prix du jury junior au Festival de Namur, le Grand prix du Festival de Valladolid, le prix jeune public (Cinémed), le Prix du public du Festival Lumières d’Afrique, le Grand prix et prix Cineuropa du Festival du cinéma méditerranéen de Bruxelles et le prix du meilleur réalisateur au Festival de Doha.
Né à Paris en 1969, Nabil Ayouch compte à son actif plusieurs oeuvres cinématographiques au rayonnement international reconnu, dont « My Land », un film documentaire sur le conflit israélo-palestinien très salué par les critiques, déjà sorti en France l’année dernière.
Cette oeuvre a également eu un parcours remarqué, projetée dans plusieurs festivals internationaux, et primée notamment au Festival national de Tanger 2011 du prix du montage et du prix de la meilleure musique.
Nabil Ayouch compte aussi d’autres films largement primés à travers le monde dans divers festivals et vendus dans de nombreux pays. « Mektoub » et « Ali Zaoua » avaient représenté le Maroc aux Oscars en 1998 et 2001.
MAP
Synopsis Les chevaux de Dieu
En 2003 à Casablanca, plusieurs attentats kamikazes dans le centre-ville firent 41 morts et de nombreux blessés. A la stupéfaction de l’opinion publique, l’enquête révéla que les auteurs étaient des jeunes issus des bidonvilles… Le réalisateur Nabil Ayouch a voulu s’inspirer librement de cet évènement tragique pour se poser une question cruciale : comment devient-on terroriste religieux, « cheval de Dieu » ?
Yachine, 10 ans, vit avec sa famille dans le bidonville de Sidi Moumen à Casablanca. Sa mère, Yemma, dirige comme elle peut toute la famille. Un père dépressif, un frère à l’armée, un autre presque autiste et un troisième, Hamid, 13 ans, petit caïd du quartier et protecteur de Yachine.
Puis Hamid se retrouve en prison, Yachine enchaîne alors les petits boulots pour sortir de ce marasme où règnent violence, misère et drogue. A sa sortie de prison, Hamid a changé. Devenu islamiste radical pendant son incarcération il persuade Yachine et ses amis de rejoindre leurs « frères ». L’Imam Abou Zoubeir, chef spirituel, entame alors avec eux une longue préparation physique et mentale. Un jour, il leur annonce qu’ils ont été choisis pour devenir des martyrs.
Ce film est librement inspiré des attentats terroristes du 16 mai 2003 à Casablanca.
Bio Nabil Ayouch
Après avoir suivi des cours de théâtre pendant trois ans, Nabil Ayouch se tourne vers la réalisation. Sa carrière commence par la réalisation de spots publicitaires et, en 1992, il signe son premier court métrage : Les Pierres bleues du désert, avec Jamel Debbouze. Il réalise ensuite deux autres courts métrages, en 1994 et 1996, qui sont tous deux primés dans plusieurs festivals. L’année suivante, il se lance et réalise son premier long : Mektoub, qui remporte un énorme succès au Maroc. Il signe ensuite Ali Zaoua, suivi de Whatever Lola Wants, une comédie. Son film Les chevaux de Dieu est sélectionné dans la catégorie Un certain regard à Cannes en 2012.