Le nouveau film de la réalisatrice marocaine Laïla Marrakchi « Rock the Casbah » tourné à Tanger dans une très belle maison de la vieille Montagne traite de la disparition d’un père dont le décès va rassembler toute la famille éparpillée géographiquement, socialement et culturellement…
« Je suis mort hier d’une crise cardiaque ». D’une voix douce et suave, un mort nous parle. Sensation d’autant plus étonnante que cette voix, immédiatement reconnaissable, est celle d’Omar Sharif.
Pendant trois jours comme le veut la tradition musulmane la famille se réunit dans la maison du défunt. Ce sera l’occasion de retrouvailles, de découvertes, de conflits larvés, de révélations inattendues, d’échanges musclés entre la famille et les trois filles dont la quatrième manque cruellement car elle s’est suicidée très jeune. La mère a subit sa vie de femme et d’épouse au côté d’un homme autoritaire et aux multiples facettes. Une révélation va finalement remobiliser la famille autour du cher disparu et de leur histoire. Les actrices et les acteurs sont excellents. Ils campent des portraits bien marqués de la société marocaine (plutôt aisée), le défunt était le roi de la lessive! La tradition, le secret, la révolte, la jalousie, l’argent, les bons sentiments, les règlements de comptes, les bonnes manières et les trahisons vont orchestrés cet opus sociétal marocain. Rock the Casbah, un mini Festen à voir pour se bercer dans l’univers maghrébin et profiter de ces très belles images de Tanger lors d’une promenade en Mustang Shelby décapotable…
On voit bien où veut en venir Laïla Marrakchi au travers de ce drame familial en forme de fable persane : donner la parole à des femmes marocaines, conditionnées par les règles d’une société oppressante. Le problème est qu’à vouloir être explicite et démonstrative, elle finit par tomber dans le piège du cliché. C’est d’autant plus dommage qu’à la fin, la révélation du secret familial est, elle, parfaitement crédible!
Projection à la Cinémathèque de Tanger du 18 au 29 septembre. Horaires sur www.cinemathequedetanger.com
Paul Brichet
A propos de Laïla Marrackchi
Elle est titulaire d’un DEA en études cinématographiques et audiovisuelles de l’Université Paris III. Elle est mariée au réalisateur Alexandre Aja (La colline a des yeux, Mirrors…). Elle assiste la mise en scène de divers films et passe à la réalisation de son premier court métrage en 2000 avec L’Horizon perdu. Deux documentaires plus loin, (Femmes en royaume chérifien et Derrière les portes du hammam en 2001), c’est un autre court métrage présenté au Festival international du film francophone à Namur en 2002 : Deux cents dirhams.
Son premier long métrage, Marock, est produit en 2004 et figure dans la section Un certain regard au Festival de Cannes en 2005. Elle y dépeint la jeunesse dorée de Casa aux mœurs occidentalisées mais confrontée aux préjugés de la société traditionnelle quand un premier amour rapproche une jeune musulmane d’un jeune juif.
encore une preuve que le jeune cinéma marocain n’a pas fini de nous étonner !
encore une preuve que le jeune cinéma marocain n’a pas fini de nous étonner !
Laïla Marrakchi a la main lourde mais la fougue de ses superbes actrices finit par nous attendrir. Elle donne à ces trois générations de femmes, UNE voix qui s’affirme. Des dialogues mordants et tendres. On pourrait même percevoir une petite touche almodovarienne dans ces femmes au bord de la crise de nerf.. J’aurais aimé que la réalisatrice se lâche davantage, donne la liberté à ces femmes de crier encore plus haut et plus fort offrant ainsi une promesse d’émancipation..
(Bel hommage à Tanger la splendide sous le soleil, sur la route de l’océan..)
Jolie surprise que l’apparition d’Omar Sharif (magnifique pour les nostalgiques du Docteur Jivago.. !)
Un bon moment en somme !
Merci de votre apport pertinent. Je partage votre analyse.
Laïla Marrakchi a la main lourde mais la fougue de ses superbes actrices finit par nous attendrir. Elle donne à ces trois générations de femmes, UNE voix qui s’affirme. Des dialogues mordants et tendres. On pourrait même percevoir une petite touche almodovarienne dans ces femmes au bord de la crise de nerf.. J’aurais aimé que la réalisatrice se lâche davantage, donne la liberté à ces femmes de crier encore plus haut et plus fort offrant ainsi une promesse d’émancipation..
(Bel hommage à Tanger la splendide sous le soleil, sur la route de l’océan..)
Jolie surprise que l’apparition d’Omar Sharif (magnifique pour les nostalgiques du Docteur Jivago.. !)
Un bon moment en somme !
Merci de votre apport pertinent. Je partage votre analyse.