Tanger aime le cinéma. Alcazar, Capitol, Ciné-Americano, Dawliz, Flandria, Goya, Ciné Lux, Mabrouk, Mauritania, Paris, Rif (ancien Rex), Roxy, Tarik et Vox, ils étaient quatorze autrefois. Il ne sont plus aujourd’hui que quatre à avoir résisté au sort du Mabrouk devenu un immeuble, le centre commercial d’en face s’étant adjugé son nom. Ceci n’étant qu’un reflet de la situation des salles au Maroc.
Mais les survivantes, le Paris, le Roxy, le Rif et le Tarik, témoignent de la force du cinéma dans la ville du détroit. Elles sont généralement spécialisées et accueillent soit des films arabes, soit des films espagnols, soit des films français. Les grandes productions américaines y sont également présentées. Un festival du court-métrage présente chaque mois de septembre des productions intéressantes. Enfin, une société de production, Imago Films International, dirigée par Moumen Smihi, est basée à Tanger.
Et puis a ouvert, en 2007, jumelée à l’ancien cinéma Rif, sur la place du grand Socco qui est le point d’aboutissement ou de départ de toutes les escapades dans la médina, la nouvelle cinémathèque de Tanger. Outre son admirable terrasse, elle offre une programmation ouverte et intelligente.
Ce complexe cinématographique comprend désormais deux salles (300 et 50 places), un café-restaurant, une bibliothèque, deux réserves d’archives et une salle de montage situés au coeur de Tanger. Depuis l’ouverture, plus de 100 000 spectateurs, 3500 séances, 1500 films, 50 ateliers, 15 programmations hors les murs dans des lieux prestigieux (Tate Modern, Londres, LACMA, Los Angeles, Centre Pompidou, Marseille). Et un excellent festival du cinéma espagnol.
Signalons également la création en 2011 du Ciné Club Elisa, sous l’égide de La Fondation Méditerranéenne Elisa Chimenti, qui propose deux fois par mois quelques chefs d’oeuvres du 7ème Art, dans le cadre magique du Palais Moulay Hafid.
Le cinéma aime Tanger. Si l’ensemble du Maroc peut s’enorgueillir d’une longue tradition cinématographique, inaugurée en 1897 par les frères Lumière dans “Le cavalier marocain”. Et parmi les villes marocaines, Tanger est celle qui a le plus souvent servi de décor aux cinéastes du monde entier. Comme dans toute l’histoire du cinéma marocain, luminosité et transparence de l’air, paysages variés, patrimoine architectural, figurants peu chers ont légitimé les choix de tournage. Mais trop souvent, les réalisateurs occidentaux n’avaient jamais utilisé Tanger comme objet autobiographique, comme cadre exclusif. Beaucoup d’entre eux se sont d’ailleurs contentés d’exploiter un filon exotique en utilisant l’image de la ville de transit comme lieu supposé de tous les trafics.
Quand le cinéma marocain prend son essor propre, tentant de tourner le dos à l’orientalisme de pacotille pour mieux refléter les réalités du pays, les réalisateurs locaux,eux aussi, feront halte à Tanger. Dans une période récente enfin, des cinéastes attentifs à la réalité marocaine, comme Bertolucci avec « Un thé au Sahara » ou Téchiné avec « Loin » et « Les temps qui changent », jetteront sur la cité porte de l’Afrique un regard nouveau.
Cent ans de cinéma avec Tanger
Voici une liste des films dont Tanger, sans être toujours l’objet exclusif, est au moins un élément, au moins du décor, parfois de l’intrigue ou du scénario.
1919. Mektoub. De jean Pichon et Daniel Quintin. Avec Mary Bogaerts.France.
1926. Les scorpions de Tanger.
1927. Feu ! de Jacques de Baroncelli avec Dolly Davis, Pierre Labry, Max Maxudian, Abel Sovet, François Viguier, Pierre Brasseur. Titre international : « Feu ! ». Film muet. Une autre version du film a été tournée en 1937 par le même réalisateur.
1931. Les cinq gentlemen maudits. De Julien Duvivier. France. Avec Harry Baur, René Lefèvre, Robert Le Vigan , Marc Dantzer, Georges Péclet. Cinq gentlemen sont maudits par un sorcier qu’ils ont bousculé, parce que l’un d’eux voulait retirer le voile de la jeune fille qui l’accompagnait : ils mourront de mort violente avant la nouvelle lune…Intrigue sournoise et pas ma ficelée.
1938. Alerte en Méditerranée. De Léo Joannon. Avec Pierre Fresnay. France.
1946. Tangier. De Georges Waggner. Avec Maria Montes, Preston Foster. Etats-Unis.
1946. Los Misterios de Tanger. Espagne.
1949. Mission à Tanger. D’André Hunnebelle. Avec Mila Parély, Raymond Rouleau. France. Dialogues de Michel Audiard.
1950. L’homme de la Jamaïque. De Maurice de Cannonge. Avec Pierre Brasseur, Véra Belmont. France.
1951. The prince who was a thief. (Le voleur de Tanger)
1952. La Corona negra. (la Couronne noire). De Luis Salavsky. Avec Maria Félix, Rossano Brazzi, Vittorio Gassman, Pieral.
1952. La môme vert de gris. De Bernard Borderie. Avec Eddie Constantine, Dominique Wilms, Howard Vernon. Français.
1953. Flight to Tangier. (Vol sur Tanger). De Charles-Marquis Warren. Avec Joan Fontaine, Jack Palance, Corinne Calvet, Robert Douglas. Etats-Unis.
1954. Quai des blondes. De Paul Cadéac. Avec Michel Auclair, Barbara Laage. France. Dialogues de Michel Audiard.
1955. Pasion en el mar. (Le feu des passions). D’Antonio Ruiz Castillo. Avec Conrad San Martin, Jean Danet. Espagne, France.
1956. L’Ile des désespérés d’Arturo Ruiz Castillo avec San Martin, Danet, Roberts, Rivas, Sancho. Titre original : « Pasion en el mar ».
1957. Guet-apens à Tanger de Riccardo Freda avec Purdom, Page, Cervi, Pena, Rivelles, Dafauce. Titre original : « Agguato a Tangeri ».
1959. Salam Aleikoum. De Gesa von Czifffra. Allemagne. Avec Alexander, Damar, Platte, Sauli, Sima, Meyerinck.
1961. The inspector. ( L’inspecteur). De Philippe Dune. Avec Dolores Hart, Stephen Boy . Etats-Unis.
1962. Bandbox Holiday. De Robert Angell. Avec Valérie Kroft, Aziz Aboussaif Filali. Angleterre.
1963. The ceremony. (La cérémonie). De et avec Laurence Harvey. Angleterre. Autre titre : « Soixante minutes de sursis »
1963. Beta Som. (Défi à Gibraltar). De Charles Frend. Avec James Mason. France.
1964. Gibraltar. De Pierre Gaspard-Huit avec Knef, Barray, Montes, Grad, Dheran, Tozzi, Gora. Titre international : « Spy (The) ». Scénario Jean Stelli.
1966. Requiem pour un agent secret. De Sergio Sollima.
1968. Duffy, le renard de Tanger. De Robert Parrish. Etats-Unis.
1974. El Chergui ou le silence violent. De Moumen Smihi. Avec Leïla Shenna. Maroc. Une vision nouvelle des us et croyances populaires. Un film sensible.
1975. Le lion et le vent. De John Milius. Avec Sean Connery. Etats-Unis.
1977. Brèche dans le mur. De Jilali Ferhati. Maroc.
1979. Hécate. De Daniel Schmid. Avec Jean Bouise. Suisse. Le caractère cosmopolite et orientaliste du Tanger de 1920 est utilisé pour faire vivre les déambulations d’un jeune diplomate.
1982. Caftan d’amour, constellé de passion. De Moumen Smihi. Maroc.
1982. Poupée de roseau. De Jilali Ferhati. Avec Chaïba Adraoui, Souad Tami. Maroc.
1982. Le Grand Voyage. De Mohamed Tazi. Avec Ali Hassan, Nourredine Saïl. Maroc. L’odyssée d’un chauffeur de camion partant d’un village du sud pour amener ses dattes à Tanger.
1982. The Tangier arrangement. De Mickaël Brillant.
1982. Hécate et ses chiens. De Daniel Schmid. Avec Lauren Hutton, Bernard Giraudeau.
1982. Projet Atlantide. De Gianni Serra. Avec Daniel Gélin, Marpese Dijan
1986. Section halte. De Jean Marie Estève. Français.
1987. Dernier été à Tanger. D’Alexandre Arcady. Avec Thiery Lhermitte, Valéria Colinot, Vincent Lindon, Roger Hanin. L’été 1956 à Tanger. A l’époque où les tangérois rèvent d’Amérique, un détective doit déposer une enveloppe au bar de l’hôtel Minzah pour la gagner…Un film de second ordre, mais quelques belles images de la ville.
1987. The living daylights. (Tuer n’est pas jouer). De John Glen. Avec Timothy Dalton. James Bond est aussi passé par Tanger. Angleterre.
1989-1991. Jolly Joker série TV de Marco Serafini avec Fleming, Hubschmid, Maranow, Renzi.
1990. The sheltering sky (Un thé au Sahara). De Bernardo Bertolucci , d’après l’oeuvre de Paul Bowles. Bertolucci tourne à Ouarzazate mais aussi à Tanger. L’hôtel Minzah, cadre de nombreux films et téléfilms, le Café de Paris, d’autres hôtels de la ville l’inspirent, et attarde sa caméra pour saisir l’ambiance du “Petit Socco”, un quartier de l’intérieur de la médina.
1990. L’Atlantide. De Bob Swaim. Avec Anna Galiena, Tcheky Karyo. France.
1990. Chantage II. De Philippe de Broca.
1992. La nuit sacrée. De Nicolas Klotz. Avec Amina, John Malkovitch, Miguel Bose. France.
1992. L’ Atlantide. De Bob Swaim avec Jean Rochefort, Mahoney, Karyo, Thompson, Galiena.
1993. Air Albatros. De Freinhild Grabes. Allemagne.
1993. Avenir Tanger. De Moumen Smihi. Court métrage.
1998. Fantômes de Tanger. D’Edgardo Cozarinsky. Avec Laurent Grévill, Paul Bowles, Mohamed Choukri. France.
1998. Keïd N’ssa. (Ruse de femmes). De Farida Belyazid. Maroc.
1998. Légionnaire. De Peter Mac Donald avec Van Damme, Akinnuoye-Agbaje, Berkoff, Farrell, Carter.
2001. Loin. D’André Téchiné. Avec Stéphane Rideau, Lubna Azabal, Mohamed Haïmidi, Yasmina Reza, Gaël Morel. Français. (Voir ci-dessous).
2002. Une minute de soleil en moins. De Nabil Ayouch. Avec Norraddin Orahnou, Lubna Azabal, Hicham Moussoune. Français. Le prototype du navet qui ne prend Tanger que pour un prétexte, accumulant invraisemblances et erreurs diverses (les plaques d’immatriculation ne sont même pas celles de la ville !).
2002. Café de la plage. De Benoît Graffin. Avec Ouasini Embarek, Jacques Nolot. France.
2002. Au-delà de Gibraltar. De Taylan Barman et Mourad Boussif.
2003. Un film parlant. De Manoel de Oliveira avec Deneuve, Malkovitch, Silveira, Sandrelli, Papas.
2004. Les temps qui changent. D’André Téchiné. Avec Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Gilbert Melki. France. (Voir ci-dessous).
2005. Juanita de Tanger. De Farida Belyazid. Avec Mariola Fuentes, Salima Ben Moumen, Lou Doillon, Chete Lera, Nabila Baraka (Maroco-espagnol).
2005. Tenja. De Assan Legzouli.
2007. La vengeance dans la peau. De Doug Liman. Avec Matt Damon(voir article sur ce même blog)
2009. Aller-retour. De Mohammed. Hamra avec Lino Capolicchio. Deux personnages, un jeune tangérois et un vieux romain, vivent en parallèle la même journée avec pour destination finale la Belgique et Liège. Hâte de l’arrivée et tensions culturelles.
2009. Le Grand voyage d’Ibn Battuta – de Tanger à la Mecque. De Bruce Neibaur. Avec Chems Eddine Zinoun, Hassam Ghancy. Bien que peu connu en France, Ibn Battuta est un des explorateurs majeurs de l’Histoire. Célèbre aventurier marocain du 14ème siècle, il entreprend, en 1325, une expédition épique. Film financé par les pétro-dollars, seulement passé en France à la Géode.
2010. Inception. De Christopher Nolan avec Leonardo DiCaprio, Joseph Gordon-Levitt, Ellen Page, Tom Hardy, Ken Watanabe, Dileep Rao, Cillian Murphy.Les séquences tournées dans la médina et sur le grand Socco sont celle situées juste après la fuite du café par Léonardo de caprio. En outre, certaines séquences, explosions de voitures et des combats virulents, ont exigé le changement de décors d’une dizaine d’habitations situées dans les quartiers Samarine et Sabaghine dans le but de créer une atmosphère et un environnement qui cadrent parfaitement avec l’une des villes en Afrique sub-saharienne où se déroulent les événements fictifs du film.
2011. Agent. De Vinod Sriram Raghavan avec Saif Ali Khan et Kareena Kapoor. Un thriller dont les péripéties sont censées se dérouler en Inde et dans la région d’Asie, apprend-on auprès du producteur marocain. Bollywood sur medina, Tanger sait tout faire !
2011. Fissures. De Hicham Ayouch avec Abdesselem Bounouacha, Noureddine Denoul, Marcela Moura.
2012. Sur la planche. De Leïla Kilani avec Soufia Issam, Mouna Bahmad, Nouzha Akel, Sara Betioui . C’est l’histoire d’une « fraternité » en danger, l’histoire d’un quatuor : celle de quatre filles en course, faite d’amour, de choix, de destins fracassés. Elles sont les personnages d’un film noir sous les auspices conflictuels du rêve du mondialisme.
2015. 007 Spectre. Un message cryptique surgi du passé entraîne James Bond dans une mission très personnelle à Mexico puis à Rome, où il rencontre Lucia Sciarra, la très belle veuve d’un célèbre criminel. Bond réussit à infiltrer une réunion secrète révélant une redoutable organisation baptisée Spectre.
Pendant ce temps, à Londres, Max Denbigh, le nouveau directeur du Centre pour la Sécurité Nationale, remet en cause les actions de Bond et l’existence même du MI6, dirigé par M. Bond persuade Moneypenny et Q de l’aider secrètement à localiser Madeleine Swann, la fille de son vieil ennemi, Mr White, qui pourrait détenir le moyen de détruire Spectre. Fille de tueur, Madeleine comprend Bond mieux que personne… En s’approchant du cœur de Spectre, Bond va découvrir qu’il existe peut-être un terrible lien entre lui et le mystérieux ennemi qu’il traque… Quelques scènes tournées dans la Médina de Tanger.
LE MEILLEUR DE TANGER AU CINEMA
La première des contributions passionnantes de ces dernières années à l’exploration de la nature de la ville de Tanger est sans conteste celle d’André Téchiné, qui en nous livrant à trois années d’intervalle « Loin » et « Les temps qui changent », réalise un diptyque où la ville est centre même du projet cinématographique.
“Loin”, premier sorti, au delà de son extraordinaire lucidité documentaire, au delà de la justesse de la caméra de Téchiné, est un film sur le mouvement. “Tanger est un espace où règne une circulation infinie”, déclarait-il dans une interview à Cinélibre. Circulation des langues, Marocains, Berbère, Espagnol, Français…, mais aussi circulation des hommes et des femmes. Dans cette ville qui est à la fois pour lui “l’Orient de l’Occident et l’Occident de l’Orient” (Télérama n°2694), les destins se nouent et se dénouent. Comme toutes les villes qui sont la porte obligée entre deux mondes, Tanger est irriguée de tous ces destins pour lesquels elle est un passage obligé. Et quand arrive un goulot d’étranglement, quand le Sud n’a plus accès au nord, les corps des clandestins s’insinuent, rampent et se cachent pour perpétuer le mouvement. “Plus Téchiné filme Tanger et se laisse happer par elle, et plus la nature du film dans sa texture diversifiée, renvoie à des ondes qui vibrent avec celles des personnages, ressemble à un gigantesque espace de transit qui regroupe une communauté provisoire de nomades, d’origines et de cultures différentes (Juifs, arabes Français, Américains, Noirs) qui circule à l’échelle des principaux personnages et se propage à toute la réalité embrasée du film” (Charles Tesson, Les Cahiers du Cinéma n°560). Dans “Loin”, le Tanger de Téchiné n’est qu’évolution(s).
Dans “Les temps qui changent”, si Tanger reste la trame du film, la nature du regard du cinéaste change. Si la caméra n’a rien perdu de sa lucidité, l’objet du film est à trouver du côté le plus immobile des cités et des êtres humains: leur identité, fruit de leur histoire et de leur culture, trame de la séduction qu’ils exercent.
Antoine (Le chef de travaux incarné par Gérard Depardieu) est envouté par Cécile (Catherine Deneuve, animatrice d’une émission de radio). Il est sous le charme depuis toujours, sans que trente ans de séparation n’y aient rien changé, au point d’être, comme le dit une des répliques du films “amoureux comme seules les femmes peuvent l’être ». Mais il n’est pas envouté par la ville. Il ne la rencontre que pour retrouver Cécile, travaille dans la zone franche qui n’est qu’une enclave fermée du monde occidental, et dont Téchiné montre qu’elle n’est qu’un pale avatar du cosmopolitisme ancien de Tanger.
Cécile, elle, est sous le charme de la ville. Elle ne veut la quitter. Elle prétexte son travail, mais on sent que son enracinement est plus profond. Son choix a été de s’installer là, et elle est de celles qui entendent maîtriser leur destin. Elle n’est plus éprise d’Antoine, qu’elle a presque réussi à oublier, temps et famille aidant.
Tout le suspense du scénario tient en cette question: Antoine réussira-t-il à la faire revenir sous son emprise, mais le vrai enjeu du film se situe dans la quête de la personnalité de la ville et de ceux qui l’habite. Dans cette ville de mouvement, Téchiné nous montre l’immobile, où presque. Cécile est prise dans les embouteillages, la sorcellerie est une pratique immuable, les clandestins sont figés dans leur attente ou immobilisés par les forces de l’ordre, rien ne semble devoir bouger jusqu’au dénouement final.
Les personnages secondaires marquent encore plus clairement la crise identitaire de la ville. Sammy décrit par son amant tangérois comme”mi-français mi-marocain, mi-homme mi femme”. Sa compagne Nadia, avec qui il vit a Paris, a abandonné sa culture d’origine. Sa soeur jumelle, Aïcha, est restée à Tanger, mais ne veut pas la rencontrer. Pour elles les soeurs jumelles doivent se séparer si elles veulent s’émanciper. La métaphore est évidente. La jemellité des cultures née de la colonisation, puis du protectorat, est un lien profond mais, comme le dit le titre du film “Les temps changent”…
Et Tanger la protéiforme, Tanger l’éternelle, Tanger l’internationale, si elle attire les films d’auteurs, n’en continue pas moins de rester fidèle à la démesure du monde en accueillant aussi des superproductions attirées par Tanger la mythique, où tout se compose et se recompose à volonté, semble-t-il. Derniers exemples marquants en date, « La vengeance dans la peau » et « Inception » ont choisi la médina et ses ruelles, la place du Grand Socco pour y installer leurs poursuites. Les mythes ont la vie dure, heureusement pour nous et pour l’image sur écran…
TGW et vogazette.fr
Les affiches de films en liaison avec Tanger
on peut se procurer ces superbes affiches? si oui, où?
merci!
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Merci pour cet article.
Un petit complément pour la liste des cinemas ayant fermé depuis : Cervantès et Maghrib