Samedi 30 Octobre, les Libraires de Tanger célèbrent Paul Bowles.
A la librairie « Les Insolites » à 16 heures :
En premier lieu, un charmant goûter était proposé par Stéphanie Gaou-Bernard avec sa sa grâce et convivialité naturelles …
Les fidèles, au rendez vous, bien sûr se sont empressés de s’asseoir pour écouter la comédienne parisienne Emmanuelle Grangé. Invitée par Stéphanie qui, après l’avoir croisée sur des chemins virtuels est devenue son amie, pleine de grâce et de talent aussi et un petit air de Delphine Seyrig, elle fit une lecture courte, avec esprit, d’une des nouvelles du Réveillon à Tanger « Ahmed et Madame ». Et on en aurait bien redemandé !!!
Excellent choix à déguster à la mi-temps d’un après midi qui a séduit tout le monde, donné un ton vif, léger, souriant à cette journée ponctuée d’averses ….
Coïncidence : la nouvelle commençait ainsi : « A moins qu’il ne tombe une pluie violente, Mrs Pritchard passait environ la moitié de sa journée dehors à travailler dans son jardin « …..
A admirer aussi sur les murs de la librairie l’exposition de photos « 4 regards pour un seul hommes » .
Quatre grands photographes Daniel Aron, Roland Beaufre, Philippe Lafond et Gérard Rondeau.
http://www.librairielesinsolites.com/
Au Musée de la Kasbah à 18 heures :
Une autre lecture était proposée par la Librairie Les Colonnes » et la Délégation du Ministère de la Culture, une pioche de quelques lettres au fil du temps tirées de la correspondance entre Jane et Paul Bowles
Autre lieu, autre style… Dans cette très belle salle du Musée, une très intéressante exposition de photos d’origines diverses et de peintures de Mrabet a permis de faire patienter le public en attendant l’arrivée tardive de Pierre Bergé.
Lecture consacrée donc au couple mythique Jane et Paul, davantage centrée sur l’absence, la maladie, les errances avec les tracas quotidiens en ligne de fond.
Bowles aimait les voyages malgré son ancrage à Tanger et Jane les craignait au contraire en vieillissant.
Le désarroi de l’âge …
Mis en scène et dit avec brio par Eric Valentin accompagné d’Anna-Gaël Rio, ces lettres retracent (et je sais qu’il ne fut pas facile de choisir pour réduire la lecture à quelques vingt minutes….) l’échange d’un vieux couple complice par delà mers et océans faisant apparaître la vie tangéroise à différentes époques,l’ailleurs de Paul et l’angoisse de Jane qui monte, monte…
Accompagnés par les accents discrets du Oud (rappelant ainsi la passion pour la musique de Bowles, musicologue) les deux interprètes très convaincants nous ont empreints de nostalgie et d’émotion un peu triste à la tombée de la nuit : l »appel au secours d’une femme.
Aïch Bengio