« Est-ce là que l’on habitait ? », une expérience de la littérature par le regard.

La Galerie Delacroix de l’Institut Français de Tanger présente l’exposition : « Est-ce là que l’on habitait ? » de l’artiste photographe Anne-Lise Broyer du 5 juillet au 5 octobre 2024. Le vernissage se déroulera le vendredi 5 juillet à 19H30 à la galerie Delacroix en présence de l’artiste.

tanger-experience - le web magazine de Tanger - Exposition de Anne-Lise Broyer à Tanger« Dans la grande fosse des formes, gisent les ruines
auxquelles on tient encore, en partie.
Elles fournissent matière à l’abstraction. Un chantier d’inauthentiques éléments
pour la formation d’impurs cristaux. Voilà où nous en sommes. »
Paul Klee, Journal [1915], Paris, Grasset, 2004 (1959), p. 329.

« La notion de ruine concernera des objets architecturaux.
Et plus précisément des édifices généralement creux, autrement dit les constructions qui, à l’origine,
habitées ou non, mettaient en relation un dedans et un dehors.
Ce qui fait ruine, c’est moins l’état de délabrement, de dégradation ou de destruction d’un bâtiment
que la tombée de ce qui, auparavant, servait à séparer ou à faire communiquer,
sur une infinité de modes, des dedans et des dehors. Ruine désigne cette tombée.
“ Tomber en ruine ” est un pléonasme.
Ruine atteste proprement l’annulation des différenciations entre intérieur et extérieur. »
Emmanuel Hocquard, Ruines à rebours, Paris, Éditions de l’Attente, 2010

« Pollet : le seul cinéaste qui n’ait filmé que du point de vue du revenant »
Serge Daney

tanger-experience - le web magazine de Tanger - Exposition de Anne-Lise Broyer à TangerEst-ce là que lon habitait ? est un voyage dans le temps (passé et présent) et dans les mémoires intimes et politiques autour de la Méditerranée.

Ces images faites de douceur, d’ombre, d’encre et de talc rejouent une histoire dont les rivages de cette mer portent l’empreinte.  Véritable plongée aux sources méditerranéennes, ce travail encore en cours, construit comme un chant, une élégie, tente de rendre visible une blessure méditerranéenne et fabrique un va et vient entre désastre et reconstruction.

Un voyage en Méditerranée, aujourd’hui, n’est pas un voyage de paix. S’y engager, c’est aussi prendre la mesure d’une réalité. Ces photographies sont comme des visions inattendues venant cogner le regard. Elles voudraient s’inscrire durablement dans la mémoire, dans un choc.

Cette série a reçu le soutien à la photographie documentaire du Centre national des arts plastiques (CNAP).

 

GALERIE DELACROIX DE L’INSTITUT FRANÇAIS
86, rue de la Liberté Tanger
Exposition présentée du 5 juillet – 5 octobre 2024

A propos de Anne-Lise Broyer.

tanger-experience - le web magazine de Tanger - Exposition de Anne-Lise Broyer à Tanger
Portrait Anne-Lise BROYER © Damien Chatagnon

Anne-Lise Broyer poursuit depuis plus de 20 ans un travail photographique singulier pouvant se résumer comme une expérience de la littérature par le regard en nouant très intimement lecture et surgissement d’une image, écriture et photographie comme en témoignent ses nombreuses éditions partagées avec Pierre Michon, Bernard Noël, Colette Fellous, Yannick Haenel, Jean-Luc Nancy, Suzanne Doppelt, Mathilde Girard, Léa Bismuth, Muriel Pic…

Elle questionne également les zones de frottements et d’intersection entre la photographie argentique et le dessin à la mine graphite directement sur le tirage afin d’atteindre une zone de trouble dans la perception. En mariant ces deux gestes, en reliant l’œil à la main, c’est une nouvelle langue qui s’invente. Anne-Lise Broyer crée ainsi des situations visuelles qui renvoie continuellement à l’image photographique et à son histoire technique.

Ses ouvrages sont publiés aux éditions Filigranes, Nonpareilles, Verdier et Loco. Elle expose régulièrement en France et à l’Étranger. Son travail est représenté par la Galerie S. à Paris.

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