L’Académie du Royaume du Maroc a donné le coup d’envoi, dans la soirée du mercredi 11 septembre, du colloque international sous le thème « La palette marocaine d’Eugène Delacroix de 1832 à 1863″ , destiné à revisiter « l’oeuvre marocaine de cet artiste ».
L’événement qui se tiendra sur trois jours (11, 12 et 13 septembre) permettra au public de découvrir les œuvres et la personnalité de l’artiste français, Eugène Delacroix lors de son voyage en terre marocaine au 19e siècle.
Lors de la conférence de presse inaugurale, le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume, Abdeljalil Lahjomri, a révélé que l’organisation de ce colloque intervient, non seulement dans le cadre des activités culturelles de l’Académie mais également dans l’optique « d’approfondir la recherche liée aux beaux-arts dans sa dimension culturelle et civilisationnelle » .
L’artiste peintre français Eugène Delacroix « a su à travers ses œuvres, décrire à sa manière l’histoire du Maroc à une certaine époque avec une fascination particulière et des couleurs représentatives, et le colloque constitue l’occasion de découvrir ses créations » , a confié Abdeljalil Lahjomri à Hespress FR.
De son côté, Dominique De Font-Réaux, conservateur général du Musée du Louvre à Paris, a exprimé sa « joie » de voir un tel colloque international qui revient sur le parcours d’Eugène Delacroix et sa vision sur l’Orient se produire au Maroc, surtout que ce dernier, n’a fait que deux voyages dans son parcours, au Royaume et l’Angleterre.
Celle qui a dirigé le musée national Eugène Delacroix de 2013 à 2018, a souligné que ce colloque propose dans une démarche pluridisciplinaire de faire découvrir au public marocain l’oeuvre et la personnalité d’Eugène Delacroix à un moment crucial de l’Histoire du Maroc (1832 – 1863), dans le jeu complexe de la représentation, indiquant que ses œuvres ont marqué toute une lignée de peintres, écrivains et de critiques d’art exerçant une fascination particulière sur Baudelaire et influençant en profondeur l’art contemporain.
L’événement, auquel ont répondu présent tous les acteurs de la composante artistique du Maroc (artistes, fondations, conservateurs de musée, galeries, professeurs et chercheurs universitaires, étudiants des beaux-arts et spécialistes d’horizons divers), constituera un temps fort d’échanges et de réflexion dans un jeu de regards croisés pour mieux comprendre l’artiste et son temps.
Eugène Delacroix débarque à Tanger le 2 janvier 1832 pour la première fois à l’âge de 34 ans.
Il accompagne le comte de Mornay dans sa mission diplomatique auprès du Sultan chérifien Moulay Abd-Er-Rahman. Le Roi Louis-Phillipe entend faire porter un message au souverain alaouite et rassurer les Britanniques, au moment où la France s’impose en Algérie.
Mornay, lors de son voyage diplomatique, avait besoin d’être accompagné d’un attaché qui pourrait apporter un autre regard, littéraire et artistique. Delacroix accepte et entreprend de découvrir cet « Orient ».
Pendant les six mois que dure sa mission au Royaume, Eugène Delacroix parcourt le pays de Tanger à Meknès, pour finalement repartir à Tanger le 10 juin 1832 et regagner la France après un bref passage par Oran et Alger. Imprégné de représentations orientalistes, Eugène Delacroix découvre un Maroc extraordinairement divers et se montre curieux de la vie des habitants, des couleurs et du rythme des formes.
Il peint et dessine en même temps qu’il écrit. De retour en France et jusqu’à sa mort en 1863, Eugène Delacroix exploite les croquis et les esquisses qu’il a saisis sur le vif à l’aquarelle, à la mise de plomb ou à l’encre lors de son voyage.
Khadija Khettou – Hespress