Mohamed Hmoudane : « À mille chants du naufrage & Alchimie ».

La galerie d’art contemporain Mohamed Drissi de Tanger propose une exposition de Mohamed Hmoudane intitulée « À mille chants du naufrage & Alchimie » du 9 janvier au 2 février 2025.

La galerie d’art contemporain Mohamed Drissi, située au 52 rue d’Angleterre à Tanger, est heureuse de présenter l’exposition « À mille chants du naufrage & Alchimie » de Mohamed Hmoudane, poète, peintre et traducteur marocain. Cet événement s’inscrit dans une exploration intime et radicale de l’acte de création.

tanger-experience - le web magazine de Tanger - Mohamed Hmoudane à la galerie Mohamed Drissi de Tanger
Mohamed HMOUDANE-©-Mohamed CHIBOUB

Mohamed Hmoudane, connu pour sa parole incisive et sa plume marquée par l’exil, la révolte et l’amour, propose à travers cette exposition une découverte de son univers pictural. Ses œuvres, oscillant entre matiérialité brute et élan introspectif, mêlent le tangible à l’indicible. Inspiré par une matiérialité éclectique, oscillant entre organique et minéral, ses tableaux évoquent la vie retournant à la terre, dans une alchimie visuelle captivante.
Hmoudane explore les limites entre la peinture et la poésie. Il confère à son geste artistique une portée libératrice, traduisant ce que les mots ne peuvent exprimer. Chaque tableau ouvre un horizon infini tout en réaffirmant une connexion profonde avec le monde terrestre. Ce va-et-vient entre l’incommensurable et le tangible démontre une intelligence sensible de l’infini, où l’énergie brute défie l’ordre établi, à l’instar d’Antigone grattant la terre pour revendiquer sa légitimité.
Portée par une « violence lumineuse », la peinture de Hmoudane dénonce l’injustice et le désordre tout en incarnant une perturbation vitale, où l’amour et la survie se confondent. En digne héritier de Jean Genet, il dialogue avec l’invisible, ses œuvres résonnant entre visible et invisible, langage et image.

Né en 1968 à Maâziz, au pied du Moyen Atlas, Mohamed Hmoudane réside en France depuis 1989. Auteur de plusieurs recueils et romans remarquables tels que Parole Prise, Parole Donnée (2007) et Le Ciel, Hassan II et Maman France (2010), il a développé une pratique artistique qui fusionne écriture et peinture. Son œuvre explore les thèmes universels de l’exil, de la révolte, de l’amour et de la mort, en les liant à une matièrité saisissante et une énergie viscérale.

Le vernissage de l’exposition aura lieu le 9 janvier 2025 à 18h00. Cet événement est organisé en partenariat avec l’Institut Français de Tanger et l’Ambassade de France au Maroc.
Ne manquez pas cette immersion dans un univers où se croisent poésie, matière et métaphysique, porté par une voix unique de l’art contemporain marocain.

Galerie Mohamed Drissi
52, rue d’Angleterre – Tanger
Ouverte tous les jours, sauf le dimanche, de 10H à 19h.

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A propos de « À mille chants du naufrage et Alchimie ».

Voilà où nous mène Mohamed Hmoudane, poète et peintre, avec une oeuvre traversée d’énergie et de révolte. Ces séries, férocement nerveuses, interrogent ce qu’est la peinture et l’acte de peindre. Ses tableaux, plus proches d’une coulée de lave que d’une toile classique, débordent de volonté de détruire pour recréer, mêlant matérialité brute et introspection. Ce matiérisme éclectique, oscillant entre organique et minéral, évoque la décomposition, la vie retournant à la terre. Les volutes bleues et céladon incarnent les esprits regagnant leur éternité.
Hmoudane est un poète de l’excès, poussant la parole à ses limites jusqu’à basculer dans le geste, dans l’acte de peindre. Sa peinture émerge du croisement entre un langage engorgé et un geste libérateur. Comme d’autres s’orientent vers le soufisme, il emprunte les voies de la picturalité, cherchant dans le silence de l’image ce que les mots ne peuvent dire. Les titres de ses deux séries ouvrent des horizons infinis, mais chaque tableau ramène à une dimension humaine, entre indicible et tangible. Sa peinture devient ainsi une affirmation en soi, un langage autonome qui s’exprime là où les mots échouent : peindre pour révéler l’indicible.
Dans ce va-et-vient entre l’incommensurable et le tangible, À mille chants du naufrage et Alchimie incarnent une intelligence sensible de l’infini. Ses tableaux rejettent toute classification, exaltant la matérialité dans un geste presque primitif. Cette matérialité, semblable à celle du désert ou des fleuves, reflète une énergie primale, un socle de révolte contre l’ordre établi. Hmoudane puise dans cette terre, comme Antigone grattant le sol, une légitimité et une énergie pour défier l’autorité.
Sa peinture et sa poésie sont portées par une violence lumineuse, une colère éblouie contre
l’injustice et le désordre. Elles incarnent une perturbation vitale, un mouvement incessant où se mêlent amour et survie. En digne héritier de Jean Genet, Hmoudane lit dans le ciel pour mieux comprendre la terre, trouvant dans ce lien une résonance entre le visible et l’invisible. Ses oeuvres traduisent un vertige où la langue et l’image convergent vers un silence chargé de sens, là où sages, poètes et fous cherchent à atteindre l’essence.
Philippe Guiguet Bologne

Moi, le prolétaire 52x31
Moi, le prolétaire 52×31

Ceci est une pipe 40x18
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