Stéphanie Gaou lira le samedi 21 avril à 18 h au Palais des Institutions Italiennes « Staccato 7 enfances » un texte écrit en décembre 2017 à Tanger. Il a été construit comme une survivance de l’enfance à travers des personnes qui ont déserté la vie, de manière consciente ou aléatoire (décès, séparation, exil)…
C’est un travail autour de la résurrection possible des absents par l’écriture, et le désir de rendre palpables des émotions et des rêves enfouis. C’est un texte sur la possibilité d’engendrer l’enfant quand on est soi-même encore submergé par l’inconnu de l’enfance. C’est un travail court et saccadé (comme une pièce de piano ou de violon) qui s’articule autour de la mémoire.
J’ai écrit Staccato, 7 enfances, à la demande d’un photographe pour qui j’ai la plus grande admiration et tendresse, Michel Beine, qui souhaitait me proposer une collaboration photographie / écriture. Ce fut une digression sur la famille, sur ce que représentent celles et ceux que l’on prétend « les siens ». J’ai pensé Staccato comme une pièce d’écriture arythmique et impertinente où tout ce qui se rapporte aux autres qui furent proches de moi me donne à réfléchir à ce qui constitue mon intime. Au final, j’ai confié un autre texte à Michel Beine et décidé de publier Staccato séparément. Déclare Stéphanie Gaou
Ce travail représente une suite à Capiteuses, publié en 2012, dans lequel elle entamait son travail d’écriture sur son éveil au désir et la possibilité d’écrire une vie à travers l’évocation d’autres intimités.
Je voulais un texte sans concessions et sans violence, ni contentieux. Je voulais un texte qui laisse transparaître l’amour que je porte à mes « absents » mais qui dégage aussi les failles qui m’ont aidée à grandir auprès des présents, parce que l’inconstant est aussi une valeur sûre dans la constitution d’un individu et de ses ressentis. J’avais besoin de concrétiser mon amour de la marge, mon attirance pour celles et ceux qui sont mis de côté ou qui se mettent délibérément de côté, attitude qui devient symptomatique dès l’école, dès que l’un se confronte au « plusieurs » et qui peut devenir handicapant parfois et salvateur à d’autres moments de vie. Précise Stéphanie
Lecture de « Staccato 7 enfances » le samedi 21 avril à 18 h au Palais des Institutions Italiennes de Tanger par Stéphanie Gaou.
STACCATO, 7 enfances
Publié chez Al Manar
Prix spécial Maroc : 120 dirhams
Prix France : 15 euros
Illustration de couverture : Mohamed Lekleti