La journée de l’observatoire du patrimoine moderne s’est tenue à la Cinémathèque de Tanger le samedi 27 avril : les professionnels et associations de la conservation du patrimoine nous ont présenté leurs actions passés et à venir.
Rien à voir avec le MOJO d’Austin Power ! Le MOHO est une institution très sérieuse. Le MOdern Heritage Observatory, www.modernheritageobservatory.org, est un réseau d’institutions et d’individus d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient qui œuvrent pour la conservation du patrimoine culturel moderne. Cette notion est prise dans un sens large incluant architecture, photographie, cinéma et musique.
Cette journée était financée par l’Union Européenne et par Heinrich Böll Stiftung-Moyen Orient. La directrice de la cinémathèque de Tanger, Léa Morin est aussi la chargée de projet MOHO pour le Maroc et l’Afrique du Nord. Elle avait réuni autour d’elle non seulement des acteurs Tangérois mais aussi des Casablancais, Tétouanais et Rabattis, des acteurs institutionnels et associatifs.
Nous avons pu visionner avec émotion un film de Gabriel Veyre de 1935 en couleurs ! Il filmait en statique les passants du Petit Socco, ce goulet de la médina, où se faufilaient à l’unisson le bossu élégant et les fermières du Rif ployant sous leur bosse de fagots, les marmots en culottes courtes et les Fez colorés.
Stéphanie Ange travaille actuellement à la numérisation, l’indexage des archives visuelles. La Cinémathèque fait appel au dépôt de films amateurs, souvenirs de voyage que les particuliers possèdent dans leurs armoires familiales. Stéphanie les numérisera et restituera les originaux aux propriétaires avec une copie numérisée. Alors, faites la chasse dans vos cartons et faites que cette mémoire collective ne disparaisse pas.
Cette collection de films sur Tanger et sa région, collectée et archivée par la Cinémathèque, est consultable sur demande dans leurs locaux: stephanie.ange@gmail.com. Un poste d’archiviste documentaliste pour cette mission est en création. Un poste fixe de consultation publique des archives devrait être opérationnel à l’horizon 2014 !
L’association Tarab Tanger a aussi présenté son histoire et son programme en matière de conservation de la mémoire musicale. Cette conservation passe aussi par la reconstitution des instruments perdus et leur réintroduction. C’est ainsi qu’avec le luthier Carlos Maniagua, ils ont reproduit le luth Marocain du XVII ème siècle.
L’association la maison de l’architecture à Tétouan a pour vocation de sensibiliser le public au patrimoine architectural mais aussi d’éduquer les étudiants en architecture aux enjeux et techniques de restauration. Ils ont répertoriés ensemble les bâtiments de la Médina de Tétouan. Cette association organise aussi des parcours et visites guidées dans le vieux Tétouan et elle a réalisé un guide touristique de la Médina.
Toujours au niveau architectural, l’association « soutenir ce qui tombe », www.facebook.com/Sostenerloquesecae/info nous a fait part de l’état de leur étude de projet du plan de sauvetage du « Gran teatro Cervantès ». En 2012, ils ont lancé un appel à idées et initiatives pour non seulement la restauration mais aussi la réhabilitation fonctionnelle du théâtre. Le dossier est en cours de finalisation et va bientôt être présenté. Aurions-nous un espoir de voir revivre ce beau bâtiment et qu’il redevienne un centre culturel dans la Région ?
Il ne faut toutefois pas crier si vite victoire. En effet, les intervenants avaient une remarque commune : dès qu’un projet commence à être connu, à se développer, il suscite des jalousies et des « freins » se mettent à pousser inévitablement autour d’eux, comme des barrières, des cages.
Toutefois, la diversité et le nombre des actions engagées par l’association Al Boughaz de Monsieur Rachid Taferssiti laisse la place à l’espoir qu’une sensibilisation à la nécessité de restaurer, réhabiliter le patrimoine Marocain est en cours. Ce patrimoine est un vecteur touristique et économique qui a sa place dans les plans de développement de Tanger et sa région. Ainsi, pour la première fois, l’association a reçu des subventions de la ville et de la région, mais elle œuvre depuis…..1988 !
Valérie Beltrame
bravo! et si les étudiants pouvaient se pencher sur la tour de la place du Mechouar qui gîte dangereusement, ce serait une bonne façon de sauvergarder cet emblème de Tanger !
bravo! et si les étudiants pouvaient se pencher sur la tour de la place du Mechouar qui gîte dangereusement, ce serait une bonne façon de sauvergarder cet emblème de Tanger !