« Tous mes rêves partent de gare d’Austerlitz » de Mohamed Kacimi est le prochain spectacle de la Comédie de Tanger présenté à la Fondation Lorin les 7, 8, 9 février à 19h.
Ce soir, c’est Noël, mais un Noël pas comme les autres, puisque c’est en prison que nous allons le passer…
Dans la bibliothèque où elles se sont retrouvées, Barbara, Rosa, Marylou, Zélie et Lily cherchent pour quelques heures à oublier le quotidien.
C’est le lieu des confidences, des coups de cafard, des coups de colère, des rires et des larmes… et de la solidarité et de beaucoup d’humanité.
C’est le lieu où l’on essaye d’oublier. Les cris, des corbeaux, des bébés, des filles en manque, les bruits des verrous, des pas, des portes, des clés… Les souvenirs.
Elles, on les a oubliées. Pas un mari, pas un ami, pas un enfant ne vient ici.
Alors, il faut jouer. Seule alternative aux camisoles chimiques, ou au suicide. Jouer, à être dehors. Jouer, pour ne pas sombrer. Quoi de mieux que le théâtre pour cela ? Grâce à l’arrivée de Frida, qui vient d’être incarcérée, les voilà en train de monter « On ne badine pas avec l’amour » de Musset.
Emportées par le souffle de Musset, elles découvrent, à leur tour, à quel point ce monde contemporain, gangrené par la violence de la religion, et le pouvoir des hommes, détruit ou abîme l’idéal d’amour des femmes, qu’elles soient libres ou prisonnières.
A travers les mots du poète, elles vont pouvoir s’échapper un instant de leur condition, et exorciser quelques démons: la violence des hommes, les inégalités hommes-femmes, qui se font sentir même au sein de la prison dont on découvre le quotidien au fil de la pièce .
Un très beau texte, qui lève le voile sur une réalité dont on parle peu.
Brèves de répliques…
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« Tous mes rêves partent de gare d’Austerlitz » un spectacle signé Mohamed Kacimi mis en scène par Philippe Lorin avec Rabea Saber, Malika Haouzir, Leila Benali, Aurore Laloux, Pascale Jullien, Widad Tizniti. Régie : Roland Platel
Les 7, 8, 9 février à 19h à la Fondation Lorin: 44, rue Touahine – Tanger Medina.
Entrée 100 dirhams
A propos de Mohamed Kacimi.
Poète, romancier et dramaturge, Mohamed Kacimi-El Hassani est né en 1955 à El Hamel, ville sainte des hauts plateaux d’Algérie dans une famille de théologiens.
Tout en poursuivant ses études coraniques, l’auteur est inscrit à l’école française. Son enfance et son adolescence se passent dans des changements perpétuels de ville qui mènent la famille d’Adrar à Alger.
Adolescent, il découvre Rimbaud et les surréalistes. Fourier et Proudhon. Il décide d’écrire alors en français. Après des études de littérature française à l’Université d’Alger, Mohamed Kacimi quitte l’Algérie en 1982 pour s’installer à Paris. Là, il rencontre les poètes Bernard Noël et Eugène Guillevic avec qui il publie plusieurs traductions. En 1987, il publie son premier roman Le Mouchoir (édité chez l’Harmattan). Deux années plus tard, il cosigne avec Chantal Dagron, Arabe vous avez dit arabe ? (édité chez Balland–1990) un florilège des regards que les écrivains d’Occident ont posé sur le monde arabe et l’Islam depuis Eschyle jusqu’au général de Gaulle. En 1991, au premier jour de la guerre du Golfe, il est envoyé spécial à la Mecque par le journal Actuel.
Passionné par la Bible, il entreprend avec Chantal Dagron l’écriture d’un essai sur l’imaginaire religieux du désert, Naissance du désert (édité chez Balland– 1992). Il est alors, avec le poète irakien Chawki, l’un des initiateurs du projet de la Maison Rimbaud à Aden et effectue de nombreux séjours au Yémen auquel il consacre un reportage dans Le Monde et collabore régulièrement à France Culture. Il publie Le Jour dernier son second roman (édité chez Stock–1995). Mohamed Kacimi décide alors de se tourner vers le théâtre par souci d’immédiateté de l’écriture. Il écrit 1962 une évocation des utopies et des rêves de l’enfance algérienne. La pièce, publiée chez Actes Sud, est mise en scène par Valérie Grail. Elle obtient le prix Lugano du Théâtre. Elle est aussi traduite en anglais et mise en scène par Françoise Kourilsky à l’Ubu theater de New York.
Il publie pour le jeune public, un roman Le Secret de la reine de Sabah (édité chez Dapper). Une version théâtrale en est tirée, et primée par le Ministère de la Culture en 1999.
Lauréat du prix Afaa-Beaumarchais, il écrit, lors d’un séjour au Sinaï, La Confession d’Abraham. L’ouvrage est publié alors aux éditions Gallimard. Mis en scène par Michel Cochet, lors du festival des Francophonies de Limoges, il est sélectionné pour la clôture des journées Beaumarchais au Studio de la Comédie-Française en juin 2001 et fait l’ouverture de la saison 2002 du Théâtre du Rond-Point.
Mohamed Kacimi anime plusieurs ateliers d’écriture autour des thèmes de la Genèse à Nancy, Saint Denis, Stains et Dreux.
Mohamed Kacimi est l’auteur d’une encyclopédie du Monde arabe parue aux éditions Milan, 2001.
Il a signé l’adaptation de Nedjma, le roman de Kateb Yacine, au Studio de la Comédie-Française en 2002. Sa pièce, Terre Sainte, a été publiée à l’Avant-Scène Théâtre.
Il a conçu également le spectacle Présences de Kateb, mis en scène par Marcel Bozonnet à la Comédie- Française en 2003. Son dernier ouvrage, L’Orient après l’amour, est publié aux éditions Actes Sud.
Il est actuellement Délégué Général d’Écritures Vagabondes, association qui organise notamment des résidences d’écriture internationales.