Mohammed Chaâra a l’oeil pétillant. Sa vie est un va et vient entre sport et culture, entre son métier de professeur d’éducation physique et sa passion, la peinture ou plutôt l’aquarelle, qui va donner vie à une fantasia de silhouettes d’une grande simplicité expressive marquant son territoire artistique. Des peintures qui racontent la vie du Maroc.
Natif de Tanger, Mohammed Chaâra est né en 1958. Il est le 4e d’une fratrie de 11 enfants qui ont passé toute leur enfance et leur adolescence dans la maison familiale de Beni Makada.
Après ses études secondaires à Tanger, le bac en poche Mohammed entreprend un cursus de professorat d’éducation physique au centre pédagogique régional et sportive de Fez et Taza alors que sa passion est déjà très orientée vers le dessin et la peinture.
« Mais dans la vie il faut faire des choix… Ayant perdu mon père à l’age de 14 ans, il fallait que j’assure avec un métier, un vrai, dans l’éducation nationale. Mais le sport c’était aussi quelque chose de fort pour moi… »
Il commence son job de prof en 1981 au lycée Moulay Mohammed Ben Abdallah de Larache sans se douter qu’il fera toute sa carrière dans cet établissement. Mohammed est un passionné et un fidèle.
Et pendant toute sa vie il va mener une carrière artistique en parallèle en faisant la navette entre Tanger son lieu de résidence familiale et Larache son lieu de travail.
La peinture à l’huile sera son premier mode d’expression mais cette technique manque de souplesse et de légèreté à ses yeux et à son geste artistique. En 1991, il passera à l’aquarelle plus en adéquation avec son mode d’expression, ses idées, ses sentiments, son humeur vagabonde…
Mohammed est un lève tôt. Dés 4 h du matin il se met à dessiner et à peindre un café à la main. Puis il part pour Larache pour retrouver ses élèves. Le soir il aide à la maison, s’occupe de ses enfants, finalise ses dessins…
« 4 à 5 h de peinture par jour et à mes moments libres le week-end, pendant les vacances je fais le commercial, je vends mes oeuvres dans le hall du Détroit Palace rue Riad Soltan. Et de 9 h à 21 h, je suis heureux de rencontrer les gens, de leur faire partager mon travail mais aussi mes émotions… Avec toutes ces rencontres je me sens un peu partout dans le monde. La moitié de mes acheteurs viennent de l’étranger et mon travail se retrouve en Europe, aux Etats Unis, au Japon… » précise Mohammed
« Je vends mon travail à des prix raisonnables pour permettre aux gens de se faire plaisir et de me rendre service aussi. C’est un peu comme ça que j’ai pu payer de meilleures études à mes 4 enfants en associant à mon salaire de prof mes modestes émoluments d’artiste artisan… »
C’est aussi en 91 qu’il crée son petit personnage mythique, une silhouette poétique, discrète, souple sans visage mais avec tous les visages du monde pour raconter l’histoire de la vie au Maroc avec des thèmes tout simple comme la famille, le quotidien, la tradition, les fêtes, les objets de tous les jours, le rassemblement, la prière, le recueillement.
« Mon envie profonde est de faire partager ma vision, mon travail c’est pourquoi je peins de préférence sur des petits formats: A5, A4, A3 pour que les choses soit accessibles… »
L’an prochain, il sera à la retraite pour se consacrer enfin et pleinement à son art. Il a le projet de travailler sur des plus grands formats, d’épurer sa figure emblématique jusqu’à l’abstraction, de préparer des expositions pour rassembler son travail et le donner à voir dans sa globalité.
Vous pouvez découvrir et acheter le travail de Mohammed Chaâra dans sa petite galerie de la Kasbah, rue Riad Soltan à Tanger et sur sa page Facebook: https://www.facebook.com/mohammed.chaara.1
Paul Brichet
Tu as une tres belle plume cher ami…bravo