A l’initiative d’Olivier Conil, la photographe Geneviève Gleize expose conjointement dans deux galeries: chez Las Chicas et à la Conil Volubilis, deux beaux lieux de la Kasbah de Tanger à l’occasion du Printemps du Livre et des Arts de Tanger et du premier Parcours des Arts de Tanger.
Geneviève Gleize est du 18 au 20 avril à la Galerie Las Chicas pour des oeuvres présentées sous le thème « Lever de rideau ». Elle montre une photo prise dans le cinéma Mauritania « Lever de rideau » et 6 photos d’un travail commencé dans l’ancien magasin Bata de Tanger, dans l’ancien Koutoubia Palace et 6 photos de la série sur le Théâtre Cervantes.
Vernissage le mercredi 18 avril de 17h à 20h au 52 rue Kacem Guenoun, Porte de la Kasbah, en présence de l’artiste
Geneviève Gleize est également à la Galerie Conil Volubilis à partir du 22 avril pour une exposition intitulée « Dernier acte » et concernant le théâtre Cervantes.
Au cœur de Tanger se trouve un théâtre abandonné, édifié en 1911 par un riche commerçant espagnol. Cet édifice est intimement lié à la présence espagnole en terre marocaine, il a vu et entendu le ténor Enrico Caruso, la diva Adeline Patti, des troupes de flamenco, des compagnies arabes et marocaines, comme la troupe Al Hilal, interprète, en 1929, d’un inoubliable Othello… Il est abandonné depuis plus de quarante ans.
« S’il est vrai que, pour moi, explorer les univers évanouis c’est tenter de repousser le curseur du temps en amont de l’instant capturé, s’il est vrai que j’essaie, comme le réalisateur de Quai des brumes, de peindre les choses cachées derrière les choses, les vies disparues derrière leurs traces, leur poussière, leurs ombres, s’il est vrai que l’absence est mon sujet et que photographier c’est capter le fugitif et restituer l’impression qu’il laisse au cœur sensible du spectateur, simple passant ou amateur exigeant, s’il est vrai que les êtres, les lieux, les objets dans leurs plus simples détails accourent vers l’objectif qui les capte et les immobilise au point de les inanimer…, et si cette immobilité même est fidèle à la parcelle de seconde où ils ont été saisis, telle la flèche qui vole mais ne vole pas, son parcours foudroyant étant fait d’autant d’instants immobiles,… alors, la réalité la plus commune devient éclat du passé, murmure des voix du silence, et le Gran Teatro Cervantès de Tanger répond en tous points à la quête de cette émotion : ces fauteuils qui nous tendent leurs bras, ces irisations indéfinies, ce promenoir vide où l’on imagine un peuple fellinien, ces lambeaux de toiles peintes, cet escalier dérobé montant vers quel ciel ?, ce balcon de masques dignes d’un Macbeth infernal, ce couple découpé sur fond de néant, qui semble les Parques filant nos destins, tordues dans le tourment de leur propre obligation, ne sont-ils pas l’expression de la tragédie du fugitif et de l’insaisissable ?
À mes yeux, ce flou, ce trouble permettent d’accéder à une réalité augmentée » précise Geneviève Gleize.
Vernissage dimanche 22 avril à partir de 16h à la Galerie Conil Volubilis en présence de l’artiste.
Galerie Conil – Volubilis
Place de la Kasbah
Tanger