"Tarab Tanger 2013", un équilibre musical entre local et international

La capitale du Détroit s’apprête à célébrer la 5ème édition de « tarab tanger », un festival bien implanté dans le tissu culturel de la ville et novateur dans sa programmation. Du 27 au 30 juin Borj l-Hajoui et le Palais de la Ville recevront des artistes venus des Etats-Unis d’Amérique, du Japon, d’Espagne, d’Iran et du Maroc.

Après la réussite des quatre précédentes éditions, cette année, le festival des musiques traditionnelles du monde, fera l’éloge de l’essor industriel et économique que connaissent Tanger et sa Région. Des projets de l’envergure de Tanger-Med, le TGV, Renault-Maroc, les zones industrielles et les zones franches ont propulsé Tanger la méditerranéenne, au rang des grandes capitales. Le festival tarab tanger participe de cet essor et contribue ainsi à l’effort général au service du développement harmonieux de la ville.

Comme chaque année, « tarab tanger » s’évertue de trouver dans sa programmation un équilibre entre le local et l’international.

– Des Etats-Unis d’Amérique nous accueillerons Libana, un groupe de femmes musiciennes qui croient aux musiques traditionnelles du monde en tant qu’outil de convivialité et de communication pacifique entre les peuples.
– De l’Espagne, une première au Maroc : une japonaise présentera un spectacle unique mélangeant tradition samouraï et danse flamenco.


– De l’Iran, la voix révélation de 2013, Muhammad Motamedi, chantera les classiques de la grande civilisation persane. Il sera accompagné de musiciens qui interprèteront en parallèle des airs kurdes.
– Du Maroc, du nord au sud, plusieurs couleurs musicales passeront par les scènes de tarab. Des plaines de Chaouia et Doukkala nous apprécierons la ‘ayta, cet appel qui raconte les amours interdites d’une population qui remonte à la grande civilisation du sud de la péninsule arabique. Les frères Bou’azzaoui, experts de la ‘ayta marsâwiyya, nous envoûteront avec la jarra plaintive (coup d’archet) de l’alto, la percussion des bendîrs, la voix chaude d’hommes et de femmes et la danse sensuelle des chikhât. De l’ancestrale capitale du sud, Taroudant, la daqqa roudâniyya (frappe) avec le mqâddem Ismâ’îl, nous invitera à entrer en transe par une initiation extatique qui puise son originalité dans une synthèse savante de plusieurs langages musicaux.
– Des hauteurs du grand pôle du Nord du Maroc, Moulay ‘Abd Salâm Ibn Mashîsh, Rhoum Bakkali nous chantera, accompagnée de voix féminines et de percussions mesurées, les poèmes et panégyriques de la hadra chefchâwniyya.

Pour clore ce programme, les organisateurs ont choisi de promouvoir un ensemble de jeunes musiciens de Tanger, encadré par l’association Confluences Musicales et dirigé par le violoniste Bachir Benyahya. Ce groupe de jeunes qui puisent leur inspiration dans la musique classique arabe et la chanson marocaine nous fera revivre les grands moments de l’époque d’or des grands maîtres.

Malgré moult contraintes, Confluences Musicales reste fidèle à son siège en tant que scène principale de « tarab tanger » parce que, justement, ce lieu emblématique possède une énergie propre et détient la mémoire du mythe de Tanger. Cela n’empêche pas les instigateurs de cet événement d’élargir leur activité vers d’autres espaces. Du théâtre Haddad, on passe cette année au majestueux Palais de la Ville de Tanger pour clore cet événement. Ceci, en attendant que les responsables prennent la décision de restaurer et aménager les jardins de la Mendoubia qui avaient fait le bonheur, dans un passé récent, de plusieurs manifestations importantes de la ville. Cette démarche ne pourra que participer à la démocratisation de cet événement en le mettant à portée d’un plus grand nombre de spectateurs.

Confluences Musicales

Découvrez le programme 2013

Ensemble Machâ’il de Tanger créé par Bachir Benyahya

Ensemble Machâ’il de Tanger. Ils interprètent des classiques de la chanson arabe et marocaine

Né en 1959 au sein d’une famille qui l’encourage sur la voie de l’art, Bachir Benyahya se spécialise dans le violon classique et arabe. Il étudie au Conservatoire de Musique et de Danse de Tanger jusqu’à l’obtention de deux diplômes de violon arabe et classique du Ministère de la Culture du Maroc. Parmi ses professeurs, nous citons le célèbre maître de Tanger Si Mohamed Bouanani avec qui il va participer à d’importantes manifestations.

Membre du jury du concours de violon arabe, Benyahya crée le groupe de musique arabe Machâ’il en 1988 et participe à des manifestations internationales en Tunisie et en Espagne et locales grâce à l’Institut Français de Tanger et à la Délégation de la Culture de Tanger.

En Espagne, et depuis 2010, il dirige un atelier de musique pour la Paix dans la province de Cadix et collabore avec le festival de Buceite (Cadix).

En 2010, ce virtuose du violon trouve à Confluences Musicales un siège pour répéter et une institution pour former les jeunes et expérimenter ces trouvailles musicales. Presque chaque vendredi, des prestations de son groupe sont offertes aux mélomanes et au public en général. Ces sessions hebdomadaires à Confluences Musicales incitent les jeunes à doubler d’effort et le public à rester en contact avec un répertoire classique qui risque de dépérir. Benyahya croit à l’écriture musicale et à une méthodologie basée sur la lecture et l’introduction d’une légère harmonisation.

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