Récemment Thomas Henriot à découvert Tanger et ce fut une magie. Son amie Françoise Bevy, grande fan de Tanger et de New York, qui soutient les Gnawa de la cité du Détroit l’a accueilli en résidence dans sa maison de la casbah. Thomas rêve de s’installer dans la « chambre 35″ et sur les terrasses de Villa de France pour partir sur les traces de Matisse…
« Vue des toits de Tanger » par Thomas Henriot.
« L’attente face au détroit de Gibraltar; la vue des toits 
de Tanger nous met face à cette attente silencieuse vécue par tant de tangérois, ce rêve d’un ailleurs visible et fuyant. En s’installant dans le fauteuil, qui est aussi une absence, on contemple ce songe, que l’on touche déjà, sans pouvoir pourtant l’atteindre.
Après Rio de Janeiro, Buenos Aires, Kayes, Benares: Tanger, autant de lieux en lesquels le dessin se niche pour délivrer ses messages. Du trait noir d’encre au gris spongieux, déployer des espaces.
En résultent des installations dessinées, sortes de story-board retraçant des sensations aiguës, instantanés au contours d’intuitions. Longs rouleaux ou formats verticaux, les pans de papier se côtoient pour rassembler ou désunir des images, comme sur les papiers peints d’enfance, avant la nuit…
Avec Thomas Henriot le dessin est aussi un risque. Non pas tant parce qu’il y a une part d’incertitude dans toute énonciation, mais parce qu’il dessine aussi tout simplement en extérieur, qu’il se confronte donc ainsi directement au prosaïsme du réel, et qu’il est, par le dessin, dans le réel, au sens le plus concret du terme.
(Extrait de la préface d’Henry-Claude Cousseau. Paris, mars 2016)
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