Café et pension Fuentès, haut lieu d'artistes…

Antonio Fuentes naît le 9 octobre 1905, à l’hôtel Fuentes, dans le même hôtel où Camille Saint-Saëns composa la « Danse Macabre ». Dans le même petit souk que peignirent Delacroix, Fortuny, Tapiró, Van Rysselberghe, Iturrino, Matisse…

Antonio Fuentes, enfant, peignait sur les tables en marbre du café Fuentes. À treize ans, il réalise des dessins pour « l’Héraut du Maroc ». À quatorze ans, des illustrations pour « la Sphère » et « Le Nouveau Monde ». Sans le savoir, il devient le Toulouse-Lautrec de Tanger, comme le nommerait des années plus tard Pierre Gassier, grand hispaniste français. Encouragé par les artistes espagnols Abascal et Ortiz Echagüe, il décide de se consacrer à la peinture. Il dessine le monde qui l’entoure et le peint en le déformant de manière ironique.

À quinze ans, sa vie tourne uniquement autour de la peinture. Antonia, une jeune fille gitane magnifique qui commença à travailler chez la mère d’Antonio Fuentes et qui conserva jusqu’à plus de quatre-vingt-dix ans une relation très étroite avec toute la famille, racontait qu’Antonio vivait pratiquement isolé dans les chambres de la terrasse de l’Hôtel Fuentes, où il passait ses journées nu et à dessiner. Antonio passait son temps à peindre les plafonds de ces chambres à la fumée des bougies.

« C’est au café Fuentes, près du marché du petit Socco, que les intellectuels se donnaient rendez-vous.

Tennessee Williams y a écrit une pièce de théâtre, Camino Real, et Saint-Exupéry y aurait un temps élu domicile ».

Saint-Exupéry avait cette fascination d’une ville étrange où tout pouvait arriver, ce qui fait dire à un de ses amis dans une de ses lettres que « comme le voyage dans les airs, certaines villes peuvent donner de beaux vertiges ».

Aujourd’hui la famille Fuentès a déserté l’endroit mais le café et la pension Fuentès sont toujours là, comme des lieux authentiques et chargés d’histoire teintés d’une charmante désuétude et quelque peu défraîchis… Ils sont surtout fréquentés par des marocains ou des touristes locaux ou étrangers, bien informés du passé glorieux du lieu et en quête d’une vibration, d’une impression ou d’un coup d’oeil illustre sur la place du petit Socco… Il est délicieux de déguster un thé à la menthe sur la terrasse du haut et d’observer l’animation et le va et vient de la place du Petit Socco en regardant le café Tinjis et le Central…

Y aller absolument pour ressentir les vibrations du mythe de Tanger!

Pension et Café Fuentes

9, Place Souk Dakhel  – Petit Socco – Tanger – Tél: 05 39 93 46 69

Hommage de Mohamed El jerroudi à Antonio Fuentès

Cet artiste natif de Tanger (1905) qui n’a jamais pu se défaire de l’amour des lieux de sa douce enfance jusqu’à lui consacrer l’essentiel de son oeuvre. Les tableaux de l’artiste, décédé en 1995, recèlent une sensibilité d’une remarquable finesse dans la reproduction des espaces de la cité qui ont enchanté l’artiste, espagnol d’origine mais tangérois de cœur. D’apparence, les toiles de l’artiste s’assimilent à un cubisme à la Picasso ou une multitude de formes diffuses d’inspiration surréaliste. Or, un regard en profondeur laisse dubitatif quant à la particularité du style de l’artiste marquée par un sens aigu du détail sur des toiles signées de son seul nom de famille accompagné par la mention « fils de Tanger ».

Mohamed El jerroudi

6 Responses to "Café et pension Fuentès, haut lieu d'artistes…"

  1. Bernard Moutin  3 janvier 2013 at 22 h 00 min

    La maison où vécut, un peu en reclus, Antonio Fuentes jusqu’à la fin de sa vie, est située à côté de la mosquée el djedida, à 50 mètres du Petit Socco.

    Répondre
    • admin  3 janvier 2013 at 22 h 18 min

      Merci de cette précision Bernard. Paul

      Répondre
  2. Bernard Moutin  3 janvier 2013 at 22 h 00 min

    La maison où vécut, un peu en reclus, Antonio Fuentes jusqu’à la fin de sa vie, est située à côté de la mosquée el djedida, à 50 mètres du Petit Socco.

    Répondre
    • admin  3 janvier 2013 at 22 h 18 min

      Merci de cette précision Bernard. Paul

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  3. Alfonso Fuentes  3 janvier 2013 at 22 h 34 min

    Merci mille fois.

    C’est à le studio de Fuentes, Place Aissouas ou il
    faut avoir la Fondation Musée Fuentes. Mektoub

    Répondre
  4. Alfonso Fuentes  3 janvier 2013 at 22 h 34 min

    Merci mille fois.

    C’est à le studio de Fuentes, Place Aissouas ou il
    faut avoir la Fondation Musée Fuentes. Mektoub

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