Un déjeuner très agréable et convivial à L’Ecole Hôtelière s’est déroulé dans une ambiance chaleureuse et le plaisir de la rencontre .
Le repas délicieux, le décor soigné et fleuri, l’application des étudiants, tout a contribué à réjouir les esprits …
Après une pause café dans les salons : l’intervention de Chemsdoha Bouraki » Les routes invisibles « a rendu hommage aux femmes Marocaines qui de siècles en siècles,
ont tenté d’échappé au carcan que leur imposait ce monde d’hommes qui ne leur accordait aucun pouvoir sur la place publique.
Confinées à l’intérieur dans un rôle de reproductrice même si elles pouvaient y tisser des chemins invisibles seules quelques grandes figures jalonnent l’histoire sans toutefois être reconnues dans leur rôle de libération.Les femmes longtemps considérées comme mineures sous la tutelle des hommes aspirent à la modernité aujourd’hui mais il reste une certaine ambiguïté et beaucoup de contradictions, retour aux traditions par exemple …Aujourd’hui, le changement de leur statuts peut encourager toutes les femmes à s’émanciper et sortir du rôle traditionnel que la politique des hommes et de l’Islam leur impose. Créatrices, initiatrices,travailleuses à tous les niveaux de la société, elles sortent de l’espace privé même si l’on peut s’étonner qu’actuellement le port du voile soit de plus en plus affiché … La question reste complexe…
Discussion animée ensuite : Les nombreuses questions de l’auditoire ont replacé le sujet dans le présent, questions sur l’évolution actuelle des mentalités et des combats qu’il reste à mener, questions sur l’Islam, le dialogue dans le couple, l’illettrisme, le foulard etc.
C’est Fatou avec sa fougue naturelle et un bel optimisme qui donna le mot de la fin : « on dit que les hommes changent plus facilement que les femmes… dans la pratique c’est tout autre chose, ils ont voyagé, ils ont vu ce qui se passait ailleurs, ils n’ont plus le choix maintenant, ils doivent s’adapter, accepter l’indépendance de leurs femmes… »
Après la conférence, un cocktail préparé par Fatou (Le Tamarin et le Tamarin Express) invitait à découvrir quelques oeuvres de Carla Querejeta Roca, en avant première de sa future exposition en Avril à l’Institut Cervantès .
Petite fille de Nini Roca bien connue à Tanger Accueil, notre amie est une belle nature et artiste de grand talent, déjà bien affirmé, malgré son jeune âge 31 ans. Elle recrée en volume sur des matériaux variés, bois découpé, toiles, ses explorations d’une ville… ici Tanger, là Pékin… vision très personnelle d’architectures invitant à l’éblouissement des couleurs. Superbe travail !!!
Aïch Bengio
Grâce la volonté de Mohammed VI, aux pressions des « modernistes » et sans heurter les religieux, un nouveau code de la famille a été adopté par le Parlement en Janvier 2004
Une réforme en onze points:
Une réforme en onze points:
1 – Coresponsabilité – La famille est placée sous la responsabilité conjointe des deux époux et plus sous celle exclusive du père. La règle de « l’obéissance de l’épouse à son mari » est abandonnée.
2 – Tutelle – La femme n’a plus besoin de tuteur (wali) pour se marier, ce qui était obligatoire dans l’ancien texte.
3 – Âge du mariage – Il est fixé à 18 ans pour la femme (au lieu de 15 ans actuellement) et pour l’homme.
4 – Polygamie – Elle est soumise à des conditions qui la rend quasiment impossible. La femme peut conditionner son mariage à un engagement du mari à ne pas prendre d’autres épouses. Le mari a besoin de l’autorisation du juge avant d’épouser une seconde femme.
5 – Mariages civils – Les mariages faits à l’étranger sont reconnus par la nouvelle Moudawana, à condition que deux témoins au moins soient musulmans.
6 – Répudiation – Elle sera soumise à l’autorisation préalable du juge. Avant, c’était un droit exclusif du mari.
7 – Divorce – La femme peut demander le divorce. Avant, le juge n’acceptait la demande que dans le cas exceptionnel où l’épouse présentait des preuves de « préjudices subis » et des témoins.
8 – Garde des enfants – En cas de divorce, la garde des enfants revient à la mère, puis au père, puis à la grand-mère maternelle. La garde de l’enfant doit être garantie par un habitat décent et une pension alimentaire
9 – Enfant hors mariage – Protection du droit de l’enfant à la paternité au cas où le mariage ne serait pas formalisé par un acte. Avant, la règle était la non-reconnaissance de l’enfant né hors mariage.
10 – Héritage des enfants – Du côté de la mère, ils ont le droit d’hériter de leur grand-père, au même titre que du côté du père.
11 – Répartition des biens – Possibilité des époux d’établir un contrat avant le mariage, pour gérer les biens acquis.
Pour mémoire, jusqu’en janvier 2004, une femme pouvait se faire répudier sur le champ par son mari, en revanche si celle-ci voulait prouver qu’il la bat, il lui fallait trouver 12 témoins prêts à témoigner devant le juge, faute de quoi sa demande divorce était refusée!!!
Comme toute les lois, il faut que cette réforme entre en application, et pour cela il faut que les mouvements féministes Marocains s’organisent pour aider à son application.
Quelques associations féministes existent au Maroc pour y veiller…