Les Tangerois ignorants préfèrent ne pas savoir ou refusent d’y croire. Et pourtant la géographie gouverne toujours l’Histoire et il est malheureusement une dure réalité: les plages d’Asilah sont nettement plus chaudes que celles de Tanger. Encore hier, l’expérience a été menée par des experts de tanger-experience.com à la plage de Las Cuevas de Paloma.
Nettement plus chaudes qu’à Achakkar ou autres Briech, l’eau y est également plus pure, les vagues plus revigorantes et amusantes. Dès le jour de l’été, elle est remplie de paillotes et ne regagne sa quiétude qu’à l’équinoxe d’automne.
Débarrassée de sa multitude. Ne demeure finalement que la paillote du dénommé Tindouf, «Paloma Mia». Tindouf est le seul à avoir le droit d’occuper la façade maritime toute l’année. Après 20 ans de détention comme prisonnier de guerre marocain dans les camps du Polisario à Tindouf, la patrie reconnaissante à ce soldat durement éprouvé lui permet de faire tourner une petite paillote et quelques transats. Sans surmenage aucun et entre deux pipes de kif. Son concurrent s’appelle la « Perla del Atlantico ». Elue assurément meilleure salade de plage de la saison, le service y est impeccable et les sardines d’une étonnante fraicheur. Mais si le qualité dépasse et de très loin toutes les autres paillotes, elle n’a pas l’autorisation de demeurer plus longtemps.
La wilaya de Tanger aurait tout à fait intérêt pour respecter les engagements et objectifs fixés par Sa Majesté en matière touristique de permettre un assouplissement de ces conditions d’occupation du domaine maritime permettant aux meilleurs commerçants d’accueillir durant les mois d’automne et de printemps les vacanciers qui se pressent à la Perla.
En attendant, Tindouf est toujours là pour offrir à ses clients toute l’année un délicieux thé à la manière des Sahraouis. L’expérience de la détention lui aura au moins permis de bien pouvoir fabriquer cette infinie douceur
M Zitouni