Le Maroc a signé une convention avec le groupe chinois Haite pour l’édification d’une « ville industrielle » près de Tanger (nord), qui accueillera quelque 200 compagnies chinoises et devrait créer des milliers d’emplois.
Au cours d’une cérémonie présidée par le roi du Maroc, lundi 20 mars 2017 au palais Marshan de Tanger, les autorités marocaines ont signé une convention avec le groupe Haite, basé à Chengdu (centre de la Chine), et présenté les grandes lignes de cette future « Cité Mohammed VI Tanger Tech », a constaté un vidéaste de l’AFP.
Erigé sur 2.000 hectares et porté par la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Haite et le groupe marocain BMCE Bank, investissent dans ce vaste projet qui fait suite à un mémorandum d’entente signé en mai 2016 au cours d’une visite officielle de Mohammed VI à Pékin.
Mobilisant une enveloppe d’un milliard de dollars (930 millions d’euros), il consiste en « la construction d’un pôle économique capable de générer 100.000 emplois, dont un minimum de 90.000 emplois bénéficiera aux habitants de la région de Tanger », selon la présentation officielle.
« Les opérateurs économiques chinois sont à la recherche de plateformes compétitives. Et ils ont choisi le Maroc comme l’une de ces plateformes », s’est réjoui dans une déclaration à l’AFP le ministre de l’Industrie Moulay Hafid El Alamy.
« Le premier coup de pioche sera donné durant le deuxième semestre de 2017″ et l’édification de cette cité chinoise devrait durer 10 ans, a-t-il ajouté.
Selon la présentation officielle, la « Cité Mohammed VI Tanger Tech » accueillera 200 compagnies chinoises opérant dans la construction automobile, l’industrie aéronautique ou encore le textile.
« L’investissement total des entreprises dans la zone après dix ans atteindra 10 milliards de dollars » (9,3 milliards d’euros), a annoncé Li Biao, président du groupe chinois, cité par l’agence de presse officielle marocaine MAP.
Le Maroc mène ces dernières années une politique d’industrialisation dynamique, notamment à Tanger, ville d’un million d’habitants qui abrite aujourd’hui plusieurs parcs industriels.
Le secteur automobile y est particulièrement développé, notamment depuis l’implantation sur une zone franche d’une usine Renault, la plus grande d’Afrique.
En septembre dernier, l’avionneur américain Boeing avait annoncé la création d’une zone industrielle spécialisée pour ses sous-traitants, dans la même région.
Porte du Maroc vers l’Europe, l’Atlantique et la Méditerranée, Tanger se veut un hub industriel depuis la création d’une zone franche et d’un port en eaux profondes (TangerMed).
AFP
Lieu d’implantation du projet:
Le projet chinois présenté le 20 mars à Tanger doit démarrer à une dizaine de kilomètres de la « Tanger Free Zone » sur les bords de la bretelle d’autoroute entre l’entrée de Tanger-Ouest (Gzénaya) et Tanger-Est (Melloussa).
Genèse de l’accord sino-marocain selon l’agence Ecofin:
La société aéronautique chinoise Haite Group, Morocco-China International et BMCE Bank of Africa ont signé, le 12 mai 2016, un mémorandum d’entente portant sur la création, au Maroc, d’un parc industriel sino-marocain, d’un fonds d’investissement sino-marocain d’une taille cible d’1 milliard $, dédié notamment aux secteurs des services financiers, de l’aéronautique, des parcs industriels et de l’infrastructure.
Cet accord prévoit également le lancement d’une société de gestion de fonds et le renforcement du partenariat dans les domaines de l’assurance Vie en Chine, du leasing d’avions, ainsi que d’un partenariat technique pour le lancement d’une banque dédiée au secteur des nouvelles technologies en Chine.
Ce mémorandum d’entente fait partie des 15 conventions de partenariat public/privé signées en marge de la visite du roi du Maroc Mohammed VI en Chine, et inscrites dans le cadre du partenariat stratégique liant les deux pays.
Le 11 mai 2016, le roi Mohammed VI et le président chinois Xi Jinping ont signé une déclaration conjointe concernant l’établissement d’un partenariat stratégique entre le Maroc et la Chine touchant les domaines judiciaire, économique, financier, industriel, culturel, touristique, énergétique, des infrastructures et consulaires. L’objectif étant de renforcer la coopération bilatérale dans des secteurs à fort potentiel de création d’emplois et de valeur ajoutée. Mais également de baliser le terrain aux entreprises chinoises afin qu’elles s’implantent davantage au Maroc et en Afrique.