La laïcité est-elle compatible avec l'Islam?

La librairie des Colonnes organise une conférence de Yves Aubin de la Massuzière sur le thème « La laïcité a-t-elle une portée universelle? » le mercredi 21 octobre à 18h30 à la librairie. Un diplomate qui ne mâche pas ses mots…

Dans le monde arabe, la laïcité considérée comme un « produit d’importation » est souvent source de préventions. Or, il existe bien un « patrimoine de la laïcité » dans la pensée et la littérature arabes, depuis la fin du dix-neuvième siècle. Le penseur syrien Abdel Rahamane Kawakibi en était l’un des inspirateurs. C’est à cette époque que fut créé le néologisme « Almaniya » pour désigner la laïcité.

Né à Rabat, ancien ambassadeur de France en poste au Proche et Moyen-Orient, Yves Aubin de la Messuzière a été Directeur de cabinet du ministre de la Francophonie, Vice-Président de l’Institut du Monde Arabe. Il est aujourd’hui chercheur associé à Sciences Po, Président de la Mission laïque française et membre du conseil d’administration du Mucem à Marseille.

« Mes années Ben Ali » de Yves Aubin de la Messuzière
Les Tunisiens ont été heurtés par la position de la France la veille de la Révolution. Un diplomate français un peu « à part », et non des moindres, Yves Aubin de La Messuzière, ancien ambassadeur de France en Tunisie, en a pris acte et a décidé de rompre le silence. Il avait déjà détonné et séduit la société civile, en fréquentant les opposants au régime ou encore en ouvrant, pour la première fois en 130 ans, les grilles de sa résidence au public, à une époque où toutes les chancelleries occidentales faisaient fortifier leurs enceintes. N’étant plus tenu par le devoir de réserve, l’auteur ne mâche pas ses mots sur le cartel des familles, le « cas » tunisien, l’ambiance de fin de règne, diagnostiquant chez l’autocrate Ben Ali un syndrome indonésien, selon le bon mot de Jacques Chirac, ou qualifiant Abdelwahab Abdallah de Raspoutine tunisien. L’auteur nous fait part de ce qu’il a toujours su et en partie tu. Toutes les questions sont posées. Tous les protagonistes de la scène politique tunisienne et française sont présents. Et, en annexe, deux télégrammes diplomatiques secrets dont la publication a été exceptionnellement autorisée. Un grand moment de vérité, non dénué d’humeur, sur l’exercice tragi-comique du pouvoir dans un « Makhzen républicain ».