Le jour même de l’échéance de l’état d’urgence sanitaire, le 10 juin, les autorités ont décidé de le maintenir jusqu’au 10 juillet avec un assouplissement du confinement.
Voici les principaux points du communiqué conjoint des ministères de l’Intérieur et de la Santé sur la mise en œuvre du plan d’allégement du confinement sanitaire selon la situation épidémiologique de chaque préfecture ou province, de manière progressive, à partir du 11 juin courant.
– Le Conseil du gouvernement a adopté le décret n° 2.20.406 portant prorogation de l’état d’urgence sanitaire dans l’ensemble du territoire national pour une durée d’un mois, à compter du 10 juin 2020 à 18H00 jusqu’au vendredi 10 juillet à 18H00 et ce, afin de lutter contre la propagation du coronavirus.
– Le Conseil a également approuvé les dispositions relatives à l’assouplissement des restrictions liées à l’état de confinement sanitaire.
– Les autorités publiques ont décidé de mettre en œuvre un plan d’assouplissement des mesures de confinement sanitaire selon la situation épidémiologique de chaque préfecture ou province de manière progressive et selon plusieurs étapes et ce, à partir du 11 juin 2020.
– En vertu de ce plan, les préfectures ou provinces du Royaume ont été divisées en deux zones selon les critères fixés par les autorités sanitaires.
– La transition progressive d’une étape à l’autre dans le cadre du plan d’assouplissement des mesures de confinement sera soumise préalablement à une évaluation des mesures à appliquer et des conditions requises de chaque préfecture et province.
– Les préfectures et provinces feront l’objet d’un classement hebdomadaire, selon les deux Zones d’assouplissement, sur la base des critères fixés par les autorités sanitaires.
– Les autorités publiques exhortent tous les citoyens à continuer de respecter strictement toutes les gestes de prévention et les mesures sanitaires en vigueur (port de masques, distanciation…)
– Au cours de la première phase, qui débute le 11 juin 2020, les mesures d’assouplissement du confinement sanitaire seront comme suit:
A – Reprise des activités économiques au niveau national:
– Activités industrielles; activités commerciales; activités d’artisanat;
– Activités de proximité et petits métiers de proximité; commerce de proximité; professions libérales et professions similaires; réouverture des souks hebdomadaires.
– Les activités exclues de cette liste sont: les restaurants et cafés avec consommations sur place, les hammams, les salles de cinéma et théâtres, etc.
B – Assouplissement des restrictions dans la Zone n°1 (en bleu) :
– Sortir sans avoir besoin d’une autorisation spéciale de déplacement à l’intérieur du périmètre territorial de la préfecture ou la province;
– Reprise du transport public urbain avec un exploitation ne dépassant pas 50% de la capacité d’accueil;
– Liberté de déplacement à l’intérieur du périmètre territorial du lieu de résidence, sans l’obligation de disposer d’une autorisation (en se contentant de présenter la Carte nationale d’identité électronique);
– Réouverture des salons de coiffure et des instituts de beauté avec une exploitation ne dépassant pas 50% de la capacité d’accueil;
– Réouverture des espaces publics en plein air (promenades, jardins, lieux publics…etc);
– Reprise des activités sportives individuelles en plein air (marche, vélos…etc);
– Maintien de l’ensemble des autres restrictions décrétées pendant l’état d’urgence sanitaire (interdiction des rassemblements, des réunions, des fêtes, des fêtes de mariage, des funérailles…etc);
C – Assouplissement des restrictions dans la Zone n°2 (en gris) :
Les grandes villes marocaines resteront soumises aux restrictions de déplacement, dont le non-respect est passible d’un à trois mois de prison. L’état d’urgence, prolongé pour la seconde fois, est maintenu jusqu’au 10 juillet.
– Obligation de disposer d’une autorisation exceptionnelle de déplacement pour toute sortie;
– Fermeture des commerces à 20H00
– Reprise du transport public urbain sans dépasser 50% de la capacité d’accueil;
– Maintien de l’ensemble des autres restrictions imposées lors de l’état d’urgence sanitaire (interdiction des rassemblements, des réunions, des fêtes, des fêtes de mariage, des funérailles…etc).
I- La Zone d’assouplissement n°1 comprend:
– Préfecture et provinces de l’Oriental
– Provinces de la région de Béni Mellal-Khénifra
– Provinces de la région Draâ-Tafilalet
– Préfectures et provinces de la région Souss-Massa
– Provinces de la région de Guelmim-Oued Noun
– Provinces de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra
– Provinces de Dakhla-Oued Ed-Dahab
– Préfecture de M’diq-Fnideq
– Province de Tétouan
– Province de Fahs-Anjra
– Province d’Al-Hoceima
– Province de Chefchaouen
– Province d’Ouezzane
– Préfecture de Meknès
– Province d’Ifrane
– Province de Moulay Yaâcoub
– Province de Sefrou
– Province de Boulmane
– Province de Taounate
– Province de Taza
– Province de Khémisset
– Province de Sidi Kacem
– Province de Sidi Slimane
– Province de Settat
– Province de Sidi Bennour
– Province de Chichaoua
– Province d’Al-Haouz
– Province el Kelaâ des Sraghna
– Province d’Essaouira
– Province de Rehamna
– Province de Safi
– Province de Youssoufia
2. Zone d’assouplissement n°2 comprend:
– Préfecture de Tanger-Assilah
– Province de Larache
– Préfecture de Fès
– Province d’El Hajeb
– Préfecture de Rabat
– Préfecture de Skhirate-Témara
– Province de Kénitra
– Préfecture de Casablanca
– Préfecture de Mohammedia
– Province d’El Jadida
– Province de Nouaceur
– Province de Mediouna
– Province de Benslimane
– Province de Berrechid
– Préfecture de Marrakech
Pessimisme dans les milieux économiques.
La perspective de reprise réelle de l’économie est incertaine. « On attendait le 10 juin avec impatience mais, encore une fois, ils ont douché nos espoirs. Ce confinement est un désastre pour l’économie marocaine », se lamente Abdellah El Fergui, président de la Confédération marocaine des TPE-PME.
« Certes, il y a un assouplissement, mais pas dans la zone où se concentre le plus gros de l’activité. Il faudra toujours demander des autorisations pour les livraisons de marchandises et la mobilité des salariés, négocier avec les agents d’autorité qui ne comprennent pas comment l’entrepreneuriat fonctionne… L’avenir est sombre surtout pour les TPE, qui représentent 90 % des entreprises du pays », ajoute-t-il.