Un projet de réhabilitation doté d’un budget de 50 millions de DH vient d’être lancé pour la Plaza Toro, la place des arènes de la ville de Tanger.
La cérémonie, présidée par le Wali de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Mohamed Mhidia, de remise des prix aux trois projets lauréats du concours d’idées portant sur la restauration et la réhabilitation de la Plaza Toro a été tenue, jeudi, au siège de la Wilaya de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Ce projet, qui mise sur le capital patrimonial pluriel de la ville de Tanger pour en faire un levier de développement socio-économique et culturel de la ville, voire de la région, s’inscrit dans le cadre d’une convention de partenariat liant l’Agence pour la promotion et le développement du Nord (APDN), la Wilaya de la région, le Conseil régional et la commune de Tanger, avec une estimation budgétaire s’élevant à 50 millions de dirhams.
« La Plaza Toro est un monument emblématique de la ville de Tanger qui témoigne de la pluralité patrimoniale de la ville », a indiqué Dalila Akdim, architecte du patrimoine au sein de l’APDN. Pour sa part, le président du Conseil régional de l’ordre des architectes pour la zone de Tanger, Mokhtar Mimoun, a fait savoir que ce projet porte sur le réaménagement à l’identique de la Plaza Toro, afin de préserver l’aspect historique et architectural du bâtiment.
Les trois lauréats ont respecté ces consignes et se sont distingués par leur travail, a-t-il ajouté, notant que cette consultation architecturale est une première étape dans la longue collaboration que compte développer le Conseil régional de l’ordre des architectes avec l’APDN.
L’architecte Hicham Khattabi, membre du groupement composé également de Jaouad Khattabi, Younes Diouri et Karim Hadj-Nassar, lauréat du concours, il a fait savoir qu’il s’agit d’un projet emblématique de la ville de Tanger.
Le groupement de Hanae Bekkari, Malika Benjaid Laroussi, Mohammed Adrif et Yassine Sbihi a remporté le deuxième prix, suivi du groupement de Jamil Sefrioui, Rime Bamohammed, Abdellatif Sefiani et Saloua Ater. Les trois groupements lauréats ont reçu des chèques pour leurs efforts et leur travail, alors que le premier groupement a remporté le contrat de réhabilitation des arènes de Tanger.
Retrouver l’expression architecturale originelle du projet
« Avec ce projet nous avons pour ambition de redonner vie à cet équipement et en faire une véritable destination culturelle à la fois régionale et internationale », nous déclare l’architecte Younes Diouri qui fait partie du groupement lauréat.
« En plus de sa remise à niveau pour accueillir des événements pour 7.000 spectateurs aux normes actuelles, nous avons mis en œuvre des aménagements extérieurs directement accessibles au public comme une agora de 120 places pour des représentations spontanées, des gradins de 500 places, une fontaine sèche, différents kiosques d’animation, une esplanade d’exposition…
« En terme de matérialité, nous avons comme objectif de retrouver l’expression architecturale originelle du bâtiment conçu en 1950 et renouer avec cette brique naturelle très expressive et que l’histoire a masquée au gré du temps.
« Dans la continuité de la typologie des arènes qu’on retrouve à travers le monde, nous avons intégré une couverture en structure légère dans une réinterprétation contemporaine du vélum romain qui vient couronner d’un drapé rouge le bâtiment. Un rappel à l’histoire de la tauromachie qui laisse place aujourd’hui à la culture en général.
« Tous les jalons sont en train d’être mis en place aujourd’hui avec les différents partenaires et autorités afin de démarrer le chantier au courant de cette année ».
A notre connaissance, c’est la première fois à Tanger qu’un projet public de cette envergure fait l’objet d’un concours d’architecture:
« Nous sommes fiers et honorés d’avoir été sélectionné pour la réhabilitation des arènes de Tanger à travers un concours d’architecture auquel ont participé plus de 40 architectes en différents groupements », ajoute Younes Diouri. « Le concours était le meilleur moyen de faire émerger ambition et qualité pour un projet qui concerne un patrimoine de grande importance. C’est un édifice emblématique qui est dans le cœur de tous les Tangérois. C’est une initiative louable qui augure d’une nouvelle ère dans l’attribution des projets structurants de la ville ».
L’architecte Karim Hadj-Nassar, qui fait partie du cabinet Jaouad Khattabi membre du groupement gagnant, estime également que l’objectif de l’APDN (Agence de développement du Nord, maître d’ouvrage) est de démarrer les travaux au cours de l’année.
La façade d’origine sera restaurée à l’identique
« En fait, la principale contrainte qui nous a été imposée lors du concours de sélection architecturale était de ne pas toucher ou dénaturer la façade et de la restaurer à l’état initial qui était le sien lors de l’inauguration qui remonte à 1950.
« A partir de là, il faudra retirer tous les enduits qui ont été ajoutés au fur et à mesure du temps écoulé et remettre en état les ouvertures comme les fenêtres qui ont été obstruées et les portes condamnées.
« Pour cela, nous devrons nous baser sur les photos d’époque et sur l’historique du bâtiment pour restituer les façades telles qu’elles étaient initialement », ajoute Hadj-Nasser.
Les futures arènes de Tanger en images de synthèse
Le projet de rénovation de Plaza Toro en vidéo:
Un peu d’histoire…
Les arènes de la ville de Tanger appelées Plaza Toro.
C’est un des nombreux héritages de la colonisation espagnole au Maroc. Dans les années 1950, des corridas se déroulaient dans les arènes de la ville Blanche pour le plus grand plaisir des habitants de cette époque.
Depuis les années 1990, les arènes servent de lieu de spectacles, concerts et autres divertissements. Mais depuis quelques temps, elles ont été complètement délaissées. Une renaissance de cet héritage est envisagée pour en faire un palais de congrès et un des espaces culturels phares de la ville Blanche.