Au temps du Covid-19, la Bressuiraise Camille Marigaux, journaliste dans une radio privée à Tanger, au Maroc, témoigne des conditions de son confinement.
Bressuire est une commune du centre-ouest de la France, située dans le département des Deux-Sèvres au sein de la région Nouvelle-Aquitaine. Camille Marigaux est passée notamment par les rédactions de Bressuire, Thouars et Parthenay à « La Nouvelle République » à l’été 2015, la journaliste bressuiraise Camille Marigaux vit et travaille au royaume du Maroc depuis désormais deux ans.
« Je suis en poste dans une radio privée, Medi1, à Tanger, au nord du pays. Elle existe depuis presque 40 ans et possède également une chaîne de télévision. Jusqu’au confinement, décrété mi-mars, je faisais beaucoup de présentation et de production d’émissions, de magazines, de petites chroniques », explique celle qui a aussi travaillé pour le réseau France Bleu de Radio France, à Lille, notamment.
Couvre-feu général la nuit.
Mais depuis, ses habitudes de travail ont été chamboulées. « Avec mes collègues, nous faisons davantage de reportages sur le terrain. Nous parlons aussi beaucoup plus du Maroc alors que nous étions davantage orientés sur l’actualité internationale jusque-là. Ici aussi le confinement a des répercussions, sur la vie culturelle notamment, avec l’annulation de nombreux festivals de musique et de cinéma », témoigne Camille Marigaux dont les parents, Sophie et Jacques, vivent toujours à Bressuire.
Au quotidien, un couvre-feu général est instauré dans les rues marocaines, de 19 h à 5 h du matin. « Il est très respecté et il y a de fréquents contrôles de police. En tant que journaliste, je possède une dérogation pour me déplacer », souligne la jeune femme qui travaille au sein de l’équipe francophone de la radio composée d’une vingtaine de personnes. « Au début du confinement, les idées de sujets fusaient. Nous nous attachons à suivre les réseaux sociaux. En ce moment, il y a le ramadan. C’est un peu notre “ marronnier ” (dans le jargon des journalistes, un sujet d’information de faible importance meublant une période creuse, consacré à un événement récurrent et prévisible). Heureusement, nous pouvons aussi compter sur un large réseau de correspondants, un peu partout à travers le monde », rajoute-t-elle. Camille Marigaux a aussi pu rentrer en contact avec un certain nombre de Français qui se sont retrouvés bloqués au Maroc lorsque le confinement a démarré. Notamment le compagnon de Jean-Philippe Ferrault, papa d’une habitante de Cerizay qui avait lancé un appel à l’aide dans nos colonnes, fin mars. « Il y a aussi de nombreux Marocains coincés à l’étranger et rien n’est fait pour eux. Les frontières sont complètement fermées. »
Elle garde néanmoins le contact avec sa famille et des proches bressuirais. « Mon père aurait dû venir me voir et passer quelques jours au Maroc mais le confinement a été décrété pile à ce moment-là. J’en profite pour prendre des nouvelles d’amis et connaissances bressuirais que j’ai un peu perdus de vue. »
Actuellement en contrat à durée déterminée qui doit prendre fin en novembre, elle possède toutes ses chances d’être titularisée, selon elle. « Je me sens très bien au Maroc mais j’ai la bougeotte. J’ai prévu d’aller voir de la famille au Canada en fin d’année 2020 mais pour l’instant, cela reste incertain », dit Camille Marigaux qui a déjà vécu un an en Argentine et voyagé dans plusieurs pays dans le monde.
Au Maroc, qui compte 3.700 cas de Covid-19 pour 158 décès et 490 guérisons, le confinement est instauré jusqu’au 20 mai.
D’après La Nouvelle République.fr