Quelques news de Tanger où la vie en centre-ville est quasiment revenue à la normale, ce qui n’est pas le cas de tous les quartiers de la ville malheureusement…
Nicolas Muller à l’Institut Cervantès de Tanger
La ville nous offre de belles opportunités culturelles telle que la magnifique exposition de l’Institut Cervantès dédiée à Nicolas Muller. Photographe d’origine juive hongroise, de l’époque de Capa, Brassaï… de Lena Riefenstahl, il savait à travers des clichés en noir et blanc magnifier, transfigurer ses sujets.
Toute une série de photographies sobrement encadrées et à la disposition rigoureuse, symétrique empreinte de minimalisme et de pureté qui nous entraîne aussi bien à Tanger où Nicolas Muller ,selon ses propres termes, y vécu les plus belles années de son existence – 1939 – 1946 – mais également au Portugal, en Espagne et en Hongrie. Il saisit les gens du peuple, les enfants qui comme certaines femmes vont pied nu et par la netteté, la précision, le grain obtenu, il en fait des acteurs à la fois spontanés et à l’allure royale.
Najoua El Hitmi à la Galerie Conil
Puis prenons notre courage « à deux pieds » et engageons-nous dans la médina où actuellement des travaux de canalisations et de repavement ont lieu rue des Siaghines et dans les ruelles adjacentes. Dirigeons nous vers une des deux galeries d’Olivier Conil afin d’y découvrir l’exposition de Najoua El Hitmi.
Une symphonie en rouge ou bleu, rouge des murs et des masques face au bleu des tableaux, qui coupe le souffle. Les deux galeries sont comme deux phares actuellement car les commerçants de la médina souffrent cruellement. En effet, ils réalisaient leur chiffre d’affaires avec principalement les Espagnols qui avaient l’habitude de venir en cars chaque week-end, or depuis mars, le Covid, le confinement toutes les liaisons maritimes Espagne-Maroc sont interrompues.
Amrani Intimo à la Gallery Kent
Et revenons en ville, pour découvrir l’exposition Amrani Intimo à Gallery Kent. Le maître tétouanais, un des fondateurs de l’art contemporain au Maroc, offre à notre regard de nombreuses œuvres, entre autres dans les bleus, sur la Médina de son enfance où il vit et peint aujourd’hui encore, sur la femme, sur le couple, son sujet de prédilection. Grands tableaux comme petites merveilles dansent avec les murs.
Renouveau de la Villa Harris
Et j’achèverai avec une bouffée d’oxygène grâce au Parc de la Villa Harris, ce lieu exceptionnel a été entièrement réaménagé, nettoyé, ressuscité. Les différentes espèces d’arbres s’y déploient, les palmiers se balancent doucement au gré du vent, les allées sont parfaites, les poneys promènent les enfants, les chevaux sont montés par quelques cavaliers, des chats paresseux regardent les familles qui déambulent. La villa arbore un fier panneau « Musée » qui devrait se remplir et s’animer dans les prochains mois. Le Club Med est loin, très loin et Walter Burton Harris entre deux parties de poker au paradis ou au purgatoire doit se réjouir !
Isabelle M.K.
La joie de retrouver Tanger…
Quelle joie d’avoir retrouvé Tanger et sa magnifique lumière en cette entrée d’automne.
De rencontrer des visages certes masqués mais dont le regard est souriant et qui ne vous gratifient pas d’un regard inquisiteur, comme si le masque protégeait les yeux et non le nez et la bouche !
D’effectuer mes courses chez des commerçants plein de gentillesse, de prévenance.
De vivre dans une ville à taille humaine qui permet de saluer des connaissances aussi bien dans les grandes surfaces qu’aux bonnes tables de la ville. De se promener sur le Boulevard, de faire une petite halte chez Madini, une autre aux Colonnes, d’apercevoir un visage connu à la Colombe et de s’arrêter le temps d’un espresso.
D’aller à Gallery Kent voir et revoir Just Art et d’apercevoir les préparatifs de la prochaine exposition qui aura lieu en présentiel bien entendu très prochainement.
Ici, l’air est plus léger que dans certaines villes françaises, personne ne joue les ayatollas du masque.
De plus, si nombre de femmes sont voilées, je sais pertinemment qu’elles ne m’envoient aucun message, c’est à moi de ne jamais oublier que je suis hôte dans un pays musulman !
Le soir venu, le boulevard a retrouvé son agitation et son ambiance si hispanique.
Dans la journée, c’est un véritable plaisir de longer la corniche côté Merkala, quel beau travail digne d’admiration. Tanger bouge, s’améliore constamment et je souhaiterais très fort que les esprits chagrins regardent ces nouveautés sans basculer dans la critique systématique.
Les restaurants tels que Casa d’Italia, Osky’s, O saveur se réjouissent d’accueillir de nouveau le public et depuis aujourd’hui ils peuvent jouer les prolongations jusqu’à minuit.
Tanger n’est pas encore tout à fait « une fête » car le Covid déploie toujours ses ailes maléfiques mais nous remontons la pente.
Isabelle MEROSE-KIENAST
Bonjour,
Je viens de découvrir votre web, quel plaisir de vous lire !!!! Je suis marocain je vie en Espagne , j ai vécu des moments d émotion en lisant vos articles…….d un mot MERCI.